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– Qu’est-ce qui vous amène si tard dans cette immense forêt ?

– N’avez-vous pas vu un cerf ?

– Oui, reprit-elle, je connais ce cerf.

Et un petit chien qui était sorti avec elle de la maison se mit à aboyer fortement.

– Veux-tu bien te taire, maudit roquet, s’écria ce dernier, sinon je t’imposerai silence d’un coup de fusil.

La sorcière repartit d’un ton irrité :

– Comment ! tu parles de tuer mon chien ?

Et soudain elle le métamorphosa en pierre si bien que sa jeune épouse, ne le voyant point revenir, se prit à penser :

« Sans doute que ce qui me donnait tant d’inquiétude et qui me pesait comme un fardeau sur le cœur, lui sera arrivé. »

Cependant le second frère qui était retourné dans la maison paternelle, et qui se tenait en ce moment auprès des lis d’or, en vit un s’incliner tout à coup.

« Mon Dieu ! se dit-il, un grand malheur menace mon frère ; il faut que je parte sans retard, si je veux pouvoir lui porter secours. »

Son père lui dit alors :

– Ne t’en va pas, si je te perds aussi, que deviendrai-je ?

Mais le jeune homme répondit :

– Il faut à toute force que je parte.

Cela dit, il monta son cheval d’or, se mit en route et arriva dans la grande forêt.

La vieille sorcière sortit encore une fois de sa maisonnette, l’appela, et voulut l’attirer dans son piège ; mais il évita de s’approcher, et lui cria aussi :

– Si tu ne rends pas la vie à mon frère, je t’envoie une balle dans la tête.

La vieille fée fut donc forcée, bien à contrecœur, d’animer de nouveau la pierre et de lui rendre son état naturel.

Lorsque les deux frères couleur d’or se revirent, ils éprouvèrent une grande joie, s’embrassèrent tendrement et sortirent ensemble de la forêt ; l’un alla retrouver sa jeune épouse, et l’autre son père.

Dès que ce dernier aperçut son fils, il lui cria :

– Je savais bien que tu avais délivré ton frère car le lis d’or, qui s’était incliné, s’est relevé tout à coup et a refleuri de plus belle…

À partir de ce moment, rien ne manqua plus à leur bonheur.

Chapitre 20 L’Envie de voyager

Il était une fois une femme pauvre, dont le fils avait grande envie de voyager. « Comment veux-tu partir en voyage ? lui dit sa mère. Nous n’avons pas un sou que tu puisses emporter ! » Mais le fils répondit. « Cela ne fait rien, mère, j’arriverai bien à me débrouiller ! Et d’abord, je n’arrêterai pas de répéter : Pas beaucoup ! Pas beaucoup ! » Il s’en alla et marcha un bon bout de temps en répétant sans cesse, « Pas beaucoup ! Pas beaucoup ! » Puis il arriva devant un groupe de pêcheurs. « Dieu vous aide ! leur dit-il en guise de salut, pas beaucoup, pas beaucoup ! – Comment dis-tu, gamin ? Pas beaucoup ? » Et quand ils ramenèrent leur filet, il n’y avait vraiment pas beaucoup de poissons dedans ; alors ils t’attrapent un gourdin et lui font dire ce qu’ils pensent sur le malheureux dos du garçon. – Qu’est-ce qu’il faut dire, alors ? leur demanda-t-il – Tu dois dire : Tout plein ! Tout plein ! » Très bien ! Il marche un bon bout de chemin, et tout au long il répète.- « Tout plein ! Tout plein ! » Puis il arrive devant une potence où l’on va pendre un malheureux coupable. « Bonjour ! dit le gars. Tout plein ! Tout plein ! – Qu’est-ce que tu nous dis là, mon gaillard ? Tout plein ? Est-ce que tu voudrais plus de malandrins sur la terre ? N’y en a-t-il pas déjà assez comme cela ? » Sur quoi le bâton entre en jeu et lui fait entrer la leçon par le bas du dos. « Mais qu’est-ce qu’il faut dire, alors ? – Que Dieu prenne pitié de la pauvre âme ! » Très bien ! « Que Dieu prenne pitié de la pauvre âme ! Que Dieu prenne pitié de la pauvre âme ! » Et avec ce refrain, il fait encore un grand bout de chemin, puis arrive devant l’équarrisseur qui vient d’abattre un vieux cheval. « Bonjour ! dit le jeune gars. Que Dieu prenne pitié de la pauvre âme ! – Que dis- tu là, mécréant ? s’indigne l’ équarrisseur en attrapant son grand crochet pour lui frictionner les oreilles et lui apprendre un peu à vivre. – Mais que faut-il dire, alors ? – La charogne gît dans sa fosse ! » Très bien ! Alors, en répétant sans cesse « La charogne gît dans sa fosse ! », il continue sa route, quand, finalement, il croise une voiture pleine de gens. « Bonjour ! dit-il. La charogne gît dans sa fosse ! » Mais la voiture, pour l’éviter, verse au fossé ; alors le cocher bondit avec son fouet et lui en administre une si bonne ration, que c’est en rampant qu’il rentre chez sa mère, le malheureux. Et de sa vie, il n’a plus eu envie de voyager.

Chapitre 21 L’Épi de blé

Quand Dieu, au temps jadis, se promenait encore en Personne sur la terre, le sol était beaucoup plus fertile que de nos jours et les épis portaient, non pas cinquante à soixante grains comme maintenant, mais de quatre à cinq cents grains qui venaient sur toute la hauteur de la tige, du ras du sol à son sommet, aussi longue avait-elle poussé, aussi long était l’épi. Seulement les hommes sont ainsi faits que, dans l’abondance, ils ne rendent plus grâce et ne reconnaissent plus la bénédiction que Dieu leur donne ; ils sont indifférents et pleins d’insouciance, ingrats et irrespectueux. Un jour, il y eut une femme qui longeait un champ de blé, quand son petit enfant, qui gambadait à côté d’elle, tomba dans une flaque et salit sa blouse. Sa mère, alors, arracha une pleine poignée de beaux épis pour en frotter les taches de boue. Voyant cela, le Seigneur, qui passait justement par là, entra en courroux et déclara : « A l’avenir, la paille ne portera plus d’épi du tout. Les hommes ne sont pas dignes de profiter plus longtemps de ce présent céleste ! » En entendant cette malédiction, l’assistance fut terrifiée et tomba à genoux, suppliant le Seigneur de laisser quand même venir quelque chose sur la tige, sinon pour eux-mêmes qui n’en étaient pas dignes, du moins pour les innocentes poules qui mourraient de faim, autrement. Le Seigneur, qui avait déjà devant les yeux leur détresse future, s’apitoya sur leur sort et exauça la prière. Et c’est ainsi qu’il reste, au bout de la tige, un épi comme vous pouvez le voir encore aujourd’hui.

Chapitre 22 L’Esprit dans la bouteille

Il était une fois un pauvre bûcheron qui travaillait du matin au soir. S’étant finalement mis quelque argent de côté, il dit à son fils :

– Tu es mon unique enfant. Je veux consacrer à ton instruction ce que j’ai durement gagné à la sueur de mon front. Apprends un métier honnête et tu pourras subvenir à mes besoins quand je serai vieux, que mes membres seront devenus raides et qu’il me faudra rester à la maison.

Le jeune homme fréquenta une haute école et apprit avec zèle. Ses maîtres le louaient fort et il y resta tout un temps. Après qu’il fut passé par plusieurs classes – mais il ne savait pas encore tout – le peu d’argent que son père avait économisé avait fondu et il lui fallut retourner chez lui.

– Ah ! dit le père, je ne puis plus rien te donner et, par ce temps de vie chère, je n’arrive pas à gagner un denier de plus qu’il n’en faut pour le pain quotidien.

– Cher père, répondit le fils, ne vous en faites pas ! Si telle est la volonté de Dieu, ce sera pour mon bien. Je m’en tirerai.

Quand le père partit pour la forêt avec l’intention d’y abattre du bois, pour en tirer un peu d’argent, le jeune homme lui dit :

– J’y vais avec vous. Je vous aiderai.

– Ce sera bien trop dur pour toi, répondit le père. Tu n’es pas habitué à ce genre de travail. Tu ne le supporterais pas. D’ailleurs, je n’ai qu’une seule hache et pas d’argent pour en acheter une seconde.

– Vous n’avez qu’à aller chez le voisin, rétorqua le garçon. Il vous en prêtera une jusqu’à ce que j’ai gagné assez d’argent moi-même pour en acheter une neuve.

Le père emprunta une hache au voisin et, le lendemain matin, au lever du jour, ils s’en furent ensemble dans la forêt. Le jeune homme aida son père. Il se sentait frais et dispos. Quand le soleil fut au zénith, le vieux dit :

– Nous allons nous reposer et manger un morceau. Ça ira encore mieux après.

Le fils prit son pain et répondit :

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