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– Bonjour, Loup, dit le Chaperon rouge.

– Où donc vas-tu si tôt, Chaperon rouge ?

– Chez ma grand-mère.

– Que portes-tu dans ton panier ?

– Du gâteau et du vin. Hier nous avons fait de la pâtisserie, et ça fera du bien à ma grand-mère. Ça la fortifiera.

– Où habite donc ta grand-mère, Chaperon rouge ?

– Oh ! à un bon quart d’heure d’ici, dans la forêt. Sa maison se trouve sous les trois gros chênes. En dessous, il y a une haie de noisetiers, tu sais bien ? dit le petit Chaperon rouge.

Le Loup se dit : « Voilà un mets bien jeune et bien tendre, un vrai régal ! Il sera encore bien meilleur que la vieille. Il faut que je m’y prenne adroitement pour les attraper toutes les eux ! »

Il l’accompagna un bout de chemin et dit :

– Chaperon rouge, vois ces belles fleurs autour de nous. Pourquoi ne les regardes-tu pas ? J’ai l’impression que tu n’écoutes même pas comme les oiseaux chantent joliment. Tu marches comme si tu allais à l’école, alors que tout est si beau, ici, dans la forêt !

Le Petit Chaperon rouge ouvrit les yeux et lorsqu’elle vit comment les rayons du soleil dansaient de-ci, de-là à travers les arbres, et combien tout était plein de fleurs, elle pensa : « Si j’apportais à ma grand-mère un beau bouquet de fleurs, ça lui ferait bien plaisir. Il est encore si tôt que j’arriverai bien à l’heure. »

Elle quitta le chemin, pénétra dans le bois et cueillit des fleurs. Et, chaque fois qu’elle en avait cueilli une, elle se disait : « Plus loin, j’en vois une plus belle » ; et elle y allait et s’enfonçait toujours plus profondément dans la forêt. Le Loup lui, courait tout droit vers la maison de la grand-mère. Il frappa à la porte.

– Qui est là ?

– C’est le Petit Chaperon rouge qui t’apporte du gâteau et du vin.

– Tire la chevillette, dit la grand-mère. Je suis trop faible et ne peux me lever.

Le Loup tire la chevillette, la porte s’ouvre et sans dire un mot, il s’approche du lit de la grand-mère et l’avale. Il enfile ses habits, met sa coiffe, se couche dans son lit et tire les rideaux.

Pendant ce temps, le petit Chaperon Rouge avait fait la chasse aux fleurs. Lorsque la fillette en eut tant qu’elle pouvait à peine les porter, elle se souvint soudain de sa grand-mère et reprit la route pour se rendre auprès d’elle. Elle fut très étonnée de voir la porte ouverte. Et lorsqu’elle entra dans la chambre, cela lui sembla si curieux qu’elle se dit : « Mon dieu, comme je suis craintive aujourd’hui. Et, cependant, d’habitude, je suis si contente d’être auprès de ma grand-mère ! » Elle s’écria :

– Bonjour !

Mais nulle réponse. Elle s’approcha du lit et tira les rideaux. La grand-mère y était couchée, sa coiffe tirée très bas sur son visage. Elle avait l’air bizarre.

– Oh, grand-mère, comme tu as de grandes oreilles.

– C’est pour mieux t’entendre…

– Oh ! grand-mère, comme tu as de grands yeux !

– C’est pour mieux te voir !

– Oh ! grand-mère, comme tu as de grandes mains !

– C’est pour mieux t’étreindre…

– Mais, grand-mère, comme tu as une horrible et grande bouche !

– C’est pour mieux te manger !

À peine le Loup eut-il prononcé ces mots, qu’il bondit hors du lit et avala le pauvre Petit Chaperon rouge.

Lorsque le Loup eut apaisé sa faim, il se recoucha, s’endormit et commença à ronfler bruyamment. Un chasseur passait justement devant la maison. Il se dit : « Comme cette vieille femme ronfle ! Il faut que je voie si elle a besoin de quelque chose. » Il entre dans la chambre et quand il arrive devant le lit, il voit que c’est un Loup qui y est couché.

– Ah ! c’est toi, bandit ! dit-il. Voilà bien longtemps que je te cherche…

Il se prépare à faire feu lorsque tout à coup l’idée lui vient que le Loup pourrait bien avoir avalé la grand-mère et qu’il serait peut-être encore possible de la sauver. Il ne tire pas, mais prend des ciseaux et commence à ouvrir le ventre du Loup endormi. À peine avait-il donné quelques coups de ciseaux qu’il aperçoit le Chaperon rouge. Quelques coups encore et la voilà qui sort du Loup et dit :

– Ah ! comme j’ai eu peur ! Comme il faisait sombre dans le ventre du Loup !

Et voilà que la grand-mère sort à son tour, pouvant à peine respirer. Le Petit Chaperon rouge se hâte de chercher de grosses pierres. Ils en remplissent le ventre du Loup. Lorsque celui-ci se réveilla, il voulut s’enfuir. Mais les pierres étaient si lourdes qu’il s’écrasa par terre et mourut.

Ils étaient bien contents tous les trois : le chasseur dépouilla le Loup et l’emporta chez lui. La grand-mère mangea le gâteau et but le vin que le Petit Chaperon rouge avait apportés. Elle s’en trouva toute ragaillardie. Le Petit Chaperon rouge cependant pensait : « Je ne quitterai plus jamais mon chemin pour aller me promener dans la forêt, quand ma maman me l’aura interdit. »

Chapitre 18 Le Petit pou et la petite puce

Le petit pou et la petite puce vivaient ensemble, tenaient ensemble leur petite maison et brassaient leur bière dans une coquille d’œuf.

Un jour le petit pou tomba dans la bière et s’ébouillanta. La petite puce se mit à pleurer à chaudes larmes. La petite porte de la salle s’étonna :

– Pourquoi pleures-tu ainsi, petite puce ?

– Parce que le pou s’est ébouillanté.

La petite porte se mit à grincer et le petit balai dans le coin demanda :

Are sens

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