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Le hasard fit un jour que le chat, dans un bois, rencontra le seigneur renard. « Il est habile est plein d’expérience, pensa le chat en le voyant, c’est un grand personnage dans le monde, respecté à cause de sa sagesse. » Aussi l’aborda- t-il avec beaucoup d’amabilité.

– Bonjour, cher Monsieur Renard, comment allez-vous ? La santé est bonne, j’espère. Et par ces temps de vie chère, comment vous débrouiller vous ?

Le renard, tout gonflé d’une morgue hautaine, considérera le chat des pieds à la tête et de la tête aux pieds, se demandant pendant un bon moment s’il allait ou non donner une réponse à cet insolent animal.

– Dis donc, toi, misérable Lèche-Moustaches, espèce de drôle, espèce d’Arlequin grotesquement taché, espèce de crève-la-faim de chasseur de souris, qu’est-ce qu’il te prend ? Et d’où te permets-tu de venir me demander aussi familièrement de mes nouvelles ? Qui te crois-tu donc, malheureux ? Que sais-tu ? Combien d’arts connais-tu ? Quelles sont les ressources ?

– Je n’en ai qu’une seule, répondit modestement le chat.

– Ah oui ? Et quoi ? fit le renard.

– Quand les chiens se mettent à mes trousses, dit le chat, je peux grimper à un arbre et me sauver.

– Et c’est tout ? laissa tomber le renard avec dédain. Sache ce que moi, je suis le maître des ruses par centaines et que j’ai, par-dessus, tout un sac à malices ! Tu me fais pitié, tiens ! Viens avec moi et je te montrerai comment on se défait des chiens.

Au beau milieu de ce discours arriva un chasseur qui avait quatre chiens avec lui. Le chat bondit vivement sur un arbre et se réfugia tout au sommet, dans les dernières branches, où il se tint caché dans le feuillage.

– Ouvre ton sac, seigneur renard ! Ouvre ton sac, c’est le moment ! cria le chat du haut de son arbre.

Mais les chiens l’avaient pris déjà et le tenaient ferme.

– Holà, seigneur renard ! cria encore le chat, vous vous êtes empêtré dans vos centaines de ruses ; mais si vous n’aviez su que grimper comme moi, votre vie vous serait restée !

Chapitre 26 Rumpelstiltskin

Il était une fois un pauvre meunier qui avait une fille d’une grande beauté. Un roi s’arrêta un jour pour bavarder un peu et le meunier, pour se rendre intéressant, vanta les qualités de sa fille :

– Ma fille sait filer de l’or avec de la paille.

– Ça alors ! dit le roi, je saurais apprécier un tel talent. Si ta fille est vraiment aussi habile que tu le dis, amène-la demain au château. Nous la mettrons à l’épreuve.

Le lendemain, la jeune fille se présenta au château. Le roi la conduisit dans une pièce où il y avait de la paille jusqu’au plafond. Puis il lui remit une quenouille et lui désigna un rouet.

– Mets-toi au travail, ordonna-t-il. Si avant l’aube tu n’arrives pas à transformer cette paille en or, tu n’échapperas pas à la mort.

La pauvre jeune fille s’assit, ne sachant quoi faire. Sa vie était menacée, mais elle n’avait pas la moindre idée de la façon dont on pouvait transformer de la paille en or. Elle avait le cœur serré et, ayant de plus en plus peur, elle se mit à pleurer.

Soudain, la porte s’ouvrit et un petit lutin entra dans la pièce.

– Bonjour, jeune fille, la salua-t-il. Pourquoi pleures-tu à chaudes larmes ?

– Ah ! soupira la jeune fille, je dois filer de la paille pour en faire de l’or et je ne sais pas le faire.

– Que me donnerais-tu si je le faisais à ta place ? demanda le petit homme.

– Le collier que je porte au cou, proposa la fille.

Le lutin prit son collier, puis il s’assit au rouet et le fit tourner – vrrr-vrrr-vrrr -, il tira trois fois et une quenouille fut pleine. Il en mit une autre et – vrrr-vrrr-vrrr – une deuxième fut remplie. Et ainsi de suite jusqu’au petit matin. À l’aube, toute la paille était filée et de l’or brillait sur toutes les bobines.

Le soleil était à peine levé que le roi était déjà là, et il n’en revenait pas. Seulement, voyant tout cet or, il se frotta les mains, car comme il était très avare, il en voulait plus encore. Il fit amener la fille du meunier dans une autre pièce remplie de paille, beaucoup plus grande encore que la précédente, et il ordonna qu’elle la filât en une nuit si elle voulait avoir la vie sauve.

La jeune fille ne sut quoi faire et se mit à pleurer. Mais la porte s’ouvrit à nouveau et notre petit homme entra et dit :

– Que me donneras-tu si je transforme cette paille en or ?

– Ma bague, répondit la jeune fille, et elle enleva la bague de son doigt.

Le lutin prit la bague et se mit au travail. Le rouet commença à tourner et il tourna et tourna, jusqu’à l’aube. Et comme la veille, la paille avait disparu et le fil d’or brillait sur les bobines.

Le roi fut fou de joie, mais il estima qu’il n’en avait pas assez ; il en voulait toujours plus, encore et encore. Et il fit donc amener la fille du meunier dans une troisième pièce, plus grande encore que la précédente et ordonna :

– Tu fileras cette paille cette nuit. Et si tu réussis, je t’épouserai.

À peine la jeune fille fut-elle seule, que le petit homme se montra pour la troisième fois et demanda à nouveau :

– Que me donneras-tu cette fois-ci, si je file ta paille ?

– Que pourrais-je te donner ? répondit la jeune fille, je n’ai plus rien.

– Promets-moi donc de me donner ton premier enfant quand tu seras reine.

« Qui sait comment les choses vont se passer ? » se dit la fille du meunier. Et comme, de toute façon, elle n’avait pas d’autre solution, elle promit au petit homme ce qu’il souhaitait. Et ce dernier transforma donc, une fois encore, la paille en or.

À l’aube, ayant tout trouvé comme il l’espérait, le roi fit préparer un grand banquet de noces et la belle meunière devint reine.

Une année passa et la reine donna naissance à un ravissant petit garçon. Et soudain, le petit homme, entra dans sa chambre et dit :

– Donne-moi ce que tu m’avais promis.

La reine fut horrifiée. Elle proposa au petit homme toute la richesse du royaume, pourvu qu’il lui laissât son enfant. Mais le lutin ne voulut rien savoir.

– Non, non, dit-il, je préfère quelque chose de vivant à tous les trésors.

La reine se mit à pleurer et son chagrin finit par émouvoir le petit homme.

– J’attendrai trois jours, consentit-il, et si, d’ici là, tu as trouvé comment je m’appelle, tu pourras garder ton enfant.

La reine réfléchit toute la nuit, se rappelant tous les noms qu’elle avait entendus. Elle dépêcha un messager pour qu’il questionne les gens dans tout le pays afin qu’elle apprenne tous les noms qui existent.

Lorsque le lendemain matin le lutin arriva, elle cita tous les noms qu’elle connaissait, mais chaque fois le petit homme hocha la tête :

– Ce n’est pas mon nom. Le lendemain, la reine envoya un émissaire jusque dans le pays voisin afin de connaître les noms de ce pays. Elle cita ensuite au petit homme tous ces noms étranges et inhabituels :

– Ne t’appelles-tu pas Moustache-de-souris ? Ou Gigot-d’Agneau ? Ou peut-être Tranche-de-Bœuf ?

– Ce n’est pas ça, répondit le lutin à chaque fois.

Le troisième jour, le messager de la reine revint du voyage et claironna d’entrée :

Are sens