nos maris surtout !
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– Non, pas du tout. Comment veux-tu qu’il en soit autrement ? L’amour qu’il nous faut est fait de gâteries, de gentillesses, de galanteries. C’est la nourriture de notre cœur, ça. C’est indispensable à notre vie, indispensable, indispensable...
– Indispensable.
– Il faut que je sente que quelqu’un pense à moi, toujours, partout. Quand je m’endors, quand je m’éveille, il faut que je sache qu’on m’aime quelque part, qu’on rêve de moi, qu’on me désire.
Sans cela je serais malheureuse, malheureuse.
Oh ! mais malheureuse à pleurer tout le temps.
– Moi aussi.
– Songe donc que c’est impossible autrement.
Quand un mari a été gentil pendant six mois, ou un an, ou deux ans, il devient forcément une brute, oui, une vraie brute... Il ne se gêne plus pour rien, il se montre tel qu’il est, il fait des scènes pour les notes, pour toutes les notes. On ne peut pas aimer quelqu’un avec qui on vit toujours.
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– Ça, c’est bien vrai...
– N’est-ce pas ?... Où donc en étais-je ? Je ne me rappelle plus du tout.
– Tu disais que tous les maris sont des brutes !
– Oui, des brutes... tous.
– C’est vrai.
– Et après ?...
– Quoi, après ?
– Qu’est-ce que je disais après ?
– Je ne sais pas, moi, puisque tu ne l’as pas dit ?
– J’avais pourtant quelque chose à te raconter.
– Oui, c’est vrai, attends ?...
– Ah ! j’y suis...
– Je t’écoute.
– Je te disais donc que moi, je trouve partout des amoureux.
– Comment fais-tu ?
– Voilà. Suis-moi bien. Quand j’arrive dans un pays nouveau, je prends des notes et je fais mon 210
choix.
– Tu fais ton choix ?
– Oui, parbleu. Je prends des notes d’abord. Je m’informe. Il faut avant tout qu’un homme soit discret, riche et généreux, n’est-ce pas ?
– C’est vrai.
– Et puis, il faut qu’il me plaise comme homme.
– Nécessairement.
– Alors je l’amorce.
– Tu l’amorces ?
– Oui, comme on fait pour prendre du poisson.
Tu n’as jamais pêché à la ligne ?
– Non, jamais.
– Tu as eu tort. C’est très amusant. Et puis c’est instructif. Donc, je l’amorce...
– Comment fais-tu ?