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envieusement, parmi la pourpre du couchant :

– ennemi du jour,

glissant à chaque pas, furtivement,

devant les bosquets de roses,

jusqu’à ce qu’ils s’effondrent

pâles dans la nuit : –

Ainsi je suis tombé moi-même jadis

de ma folie de vérité,

de mes désirs du jour,

fatigué du jour, malade de lumière,

– je suis tombé plus bas, vers le couchant et l’ombre :

par une vérité

brûlé et assoiffé :

– t’en souviens-tu, t’en souviens-tu, cœur chaud,

comme alors tu avais soif ? –

Que je sois banni

de toutes les vérités !

Fou seulement, poète seulement !

De la science

Ainsi chantait l’enchanteur ; et tous ceux qui étaient assemblés furent pris comme des oiseaux, au filet de sa volupté rusée et mélancolique. Seul le consciencieux de l’esprit ne s’était pas laissé prendre : il enleva vite la harpe de la main de l’enchanteur et s’écria :

« De l’air ! Faites entrer de bon air ! Faites entrer Zarathoustra ! Tu rends l’air de cette caverne lourd et empoisonné, vieil enchanteur malin !

Homme faux et raffiné, ta séduction conduit à des désirs et à des déserts inconnus. Et

malheur à nous si des gens comme toi parlent de la vérité et lui donnent de l’importance !

Malheur à tous les esprits libres qui ne sont pas en garde contre pareils enchanteurs !

C’en sera fait de leur liberté : tu enseignes le retour dans les prisons et tu y ramènes, –

– vieux démon mélancolique, ta plainte contient un appel, tu ressembles à ceux dont l’éloge de la chasteté invite secrètement à des voluptés ! »

Ainsi parlait le consciencieux ; mais le vieil enchanteur regardait autour de lui, jouissant de sa victoire, ce qui faisait rentrer en lui le dépit que lui causait le consciencieux. « Tais-toi, dit-il d’une voix modeste, de bonnes chansons veulent avoir de bons échos ; après de

bonnes chansons, il faut se taire longtemps.

C’est ainsi qu’ils font tous, ces hommes supérieurs. Mais toi tu n’as probablement pas

compris grand’chose à mon poème ? En toi il n’y a rien moins qu’un esprit enchanteur. »

« Tu me loues, répartit le consciencieux, en me séparant de toi ; cela est très bien ! Mais vous autres, que vois-je ! Vous êtes encore assis là avec des regards de désir – :

Ô âmes libres, où donc s’en est allée votre liberté ? Il me semble presque que vous ressemblez à ceux qui ont longtemps regardé danser les filles perverses et nues : vos âmes

mêmes se mettent à danser !

Il doit y avoir en vous, ô hommes supérieurs, beaucoup plus de ce que l’enchanteur appelle son mauvais esprit d’enchantement et de duperie : – il faut bien que nous soyons

différents.

Et, en vérité, nous avons assez parlé et pensé ensemble, avant que Zarathoustra revînt à

sa taverne, pour que je sache que nous sommes différents.

Nous cherchons des choses différentes, là-haut aussi, vous et moi. Car moi je cherche plus de certitude, c’est pourquoi je suis venu auprès de Zarathoustra. Car c’est lui qui est le rempart le plus solide et la volonté la plus dure –

– aujourd’hui que tout chancelle, que la terre tremble. Mais vous autres, quand je vois

les yeux que vous faites, je croirais presque que vous cherchez plus d’incertitude,

Are sens

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