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- Pas vrai quoi, Chef ?

- Vous avez mobilisé des plongeurs ?

- Oui, Monsieur.

- Vous êtes complètement fou. Vous êtes en train de vous griller. Je pourrais vous suspendre pour ce genre d’initiative ! J’organise une conférence de presse à dix-sept heures. Vous y serez. Ce sera vous qui annoncerez que l’enquête s’arrête ici.

Vous vous démerderez avec les journalistes. Je ne couvre plus vos fesses, Perry ! J’en ai plus qu’assez !

- Bien, Monsieur.

Il raccrocha. Nous restâmes silencieux.

Une heure de plus s’écoula; les recherches demeuraient infructueuses.

Gahalowood et moi, malgré le froid, n’avions pas quitté notre poste d’observation. Je finis par dire :

- Sergent, et si…

- Taisez-vous, l’écrivain. S’il vous plaît. Ne parlez pas. Je ne veux rien entendre de vos questionnements et de vos doutes.

Nous attendîmes encore. Soudain, la radio du chef des plongeurs grésil a de façon inhabituel e. Il se passait quelque chose. Des plongeurs remontèrent à la surface; il y eut beaucoup d’excitation et tout le monde se précipita au bord de l’eau.

- Que se passe-t-il ? demanda Gahalowood au chef des plongeurs.

- Ils ont trouvé ! Ils ont trouvé !

- Mais trouvé quoi ?

À une dizaine de mètres de la berge, les plongeurs venaient de découvrir dans la vase un colt .38 et un collier en or avec le prénom NOLA inscrit dessus.

À midi ce même jour, installé derrière la glace sans tain d’une sal e d’audition du quartier général de la police d’État, j’assistai aux aveux de Robert Quinn, après que Gahalowood eut déposé devant lui l’arme et le col ier retrouvés dans le lac.

- C’est ça que vous faisiez la nuit passée ? demanda-t-il d’une voix presque douce. Vous vous débarrassiez des preuves compromettantes ?

- Co… Comment avez-vous fait ?

- Fin de partie, Monsieur Quinn. Fin de partie pour vous. La Monte Carlo noire, c’était vous, hein ? Un véhicule de concessionnaire, répertorié nulle part. Personne ne serait remonté jusqu’à vous si vous n’aviez pas eu l’idée stupide de vous faire photographier avec.

- Je… Je…

- Pourquoi, hein ? Pourquoi avoir tué cette gamine ? Et cette pauvre femme ?

- Je ne sais pas. Je crois que je n’étais plus moi. C’était un accident au fond.

- Que s’est-il passé ?

- Nola marchait au bord de la route, je lui ai proposé de l’avancer un peu. Elle a accepté, el e est montée… Et puis… Je me sentais seul, au fond. J’avais envie de caresser un peu ses cheveux… Elle s’est enfuie dans la forêt. Je devais la rattraper, pour lui demander de ne rien dire à personne. Et puis, elle s’est enfuie chez Deborah Cooper. J’étais obligé. Elles auraient parlé sinon. C’était… C’était un moment d’égarement !

Il s’effondra.

Lorsqu’il sortit de la salle d’audition, Gahalowood téléphona à Travis pour le prévenir que Robert Quinn avait signé des aveux complets.

- Il y aura une conférence de presse à dix-sept heures, lui dit-il. Je ne voulais pas que vous l’appreniez par la télévision.

- Merci, sergent. Je… Que dois-je dire à ma femme ?

- Je n’en sais rien. Mais prévenez-la vite. La nouvelle va faire l’effet d’une bombe.

- Je vais le faire.

- Chef Dawn, pourriez-vous éventuellement venir à Concord pour quelques clarifications sur Robert Quinn ? Je veux éviter d’infliger ça à votre femme ou votre belle-mère.

- Bien sûr. Je suis de service en ce moment, et je suis attendu sur un accident de la route. Et il faut que je parle à Jenny. Le mieux est que je vienne ce soir ou demain.

- Venez tranquillement demain. Plus rien ne presse désormais.

Gahalowood raccrocha. Il avait un air serein.

- Et maintenant ? demandai-je.

- Maintenant, je vous invite à manger un morceau. Je pense qu’on l’a bien mérité.

Nous déjeunâmes à la cafétéria du quartier général. Gahalowood avait l’air songeur : il ne toucha pas à son assiette. Il avait gardé le dossier avec lui, posé sur la table, et, un quart d’heure durant, il contempla la photo de Robert et de la Monte Carlo noire. Je le questionnai :

- Qu’est-ce qui vous taraude, sergent ?

- Rien. Je me demande juste pourquoi Quinn avait une arme avec lui… Il nous a dit qu’il avait croisé la gamine au hasard d’une virée en voiture. Mais soit il avait tout prémédité, la voiture et le flingue, soit il rencontre Nola par hasard, et alors je me demande pourquoi il avait un flingue sur lui et où il se l’était procuré ?

Are sens