- Une rumeur court selon laquel e vous avez un nouveau manuscrit prêt, l’écrivain.
- C’est vrai.
J’étais avec Gahalowood; assis face à l’océan, nous buvions une bière en regardant le soleil descendre derrière l’horizon.
- Le nouveau grand succès du prodigieux Marcus Goldman ! s’exclama Gahalowood. De quoi parle-t-il ?
- Vous le lirez sans doute. Vous êtes dedans d’ailleurs.
- Vraiment ? Je peux jeter un œil ?
- Même pas en rêve, sergent.
- En tout cas, s’il est mauvais, vous me le rembourserez.
- Goldman ne rembourse plus, sergent.
Il rit.
- Dites-moi, l’écrivain, qui vous a donné l’idée de reconstruire cette maison et d’en faire une retraite pour les jeunes écrivains ?
- Une idée comme ça.
- La maison Harry Quebert pour les écrivains. Ça en jette, moi je trouve. Au fond, vous les écrivains, vous êtes un peuple qui se la coule douce. Venir ici pour regarder l’océan et écrire des livres, moi aussi ça m’aurait plu comme métier… Vous avez vu l’article dans le New-York Times d’aujourd’hui ?
- Non.
Il sortit une page de journal de sa poche et la déplia. Il lut :
- Page spéciale : Les Mouettes d’Aurora, le nouveau roman qu’il faut absolument découvrir. Luther Caleb, accusé à tort du meurtre de Nola Kellergan, était surtout un écrivain de génie dont on ignorait tout du talent. Les éditions Schmid & Hanson lui rendent justice en publiant, à titre posthume, le roman flamboyant qu’il a écrit sur la relation entre Nola Kel ergan et Harry Quebert. Ce roman magnifique raconte comment Harry Quebert s’est inspiré de sa relation avec Nola Kellergan pour écrire Les Origines du mal.
Il s’interrompit et éclata de rire.
- Qu’est-ce qu’il y a, sergent ? demandai-je.
- Rien. Vous êtes juste absolument génial, Goldman ! Génial !
- Il n’y a pas que la police qui peut rendre justice, sergent.
Nous terminâmes nos bières.
- Je rentre à New York demain, dis-je.
Il hocha la tête.
- Repassez de temps en temps par ici. Pour dire bonjour. Enfin, ça fera surtout plaisir à ma femme.
- Volontiers.
- Au fait, vous ne m’avez pas dit : quel est le titre de votre nouveau bouquin ?
- « La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert ».
Il eut un air songeur. Nous retournâmes à nos voitures. Un vol de mouettes fendit le ciel; nous les suivîmes un instant du regard. Puis Gahalowood me demanda encore :
- Et maintenant, qu’al ez-vous faire, l’écrivain ?
- Un jour Harry m’a dit : « Donnez du sens à votre vie. Deux choses donnent du sens à la vie : les livres et l’amour. » J’ai trouvé les livres. Grâce à Harry, j’ai trouvé les livres. À présent, je pars à la quête de l’amour.
Fin
Remerciements
Je remercie de tout cœur Erne Pinkas, à Aurora, New Hampshire, pour son aide précieuse.
Au sein des polices d’État du New Hampshire et d’Alabama, je remercie le sergent Perry Gahalowood (brigade criminel e de la police d’État du New Hampshire) et l’officier Philip Thomas (brigade de l’autoroute de la police d’État d’Alabama).
Enfin, des remerciements particuliers vont à mon assistante Denise, sans qui je n’aurais pas pu terminer ce livre.
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Le jour de la disparition
(samedi 30 août 1975)
Prologue
Octobre 2008