"Unleash your creativity and unlock your potential with MsgBrains.Com - the innovative platform for nurturing your intellect." » » "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" de Joël Dicker

Add to favorite "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" de Joël Dicker

Select the language in which you want the text you are reading to be translated, then select the words you don't know with the cursor to get the translation above the selected word!




Go to page:
Text Size:

- Vous pensez qu’il avait tout prémédité, mais qu’il a voulu minimiser ses aveux ?

- C’est possible.

Il contempla encore la photo. Il l’approcha de son visage pour en scruter les détails. Soudain, il remarqua quelque chose. Son regard changea aussitôt. Je demandai :

- Que se passe-t-il, sergent ?

- La manchette…

Je passai de son côté de la table pour regarder la photo. Il pointa du doigt une caissette à journaux en arrière-plan de l’image, à côté du Clark’s. En observant attentivement, on parvenait à lire le texte de la manchette : Nixon démissionne

- Richard Nixon a démissionné en août 1974 ! s’écria Gahalowood. Cette photo n’a pas pu être prise en août 1975 !

- Mais alors, qui a inscrit cette date erronée au dos de la photo ?

- J’en sais rien. Mais ça veut dire que Robert Quinn nous ment. Il n’a tué personne !

Gahalowood bondit hors de la cafétéria et se précipita dans les escaliers principaux, dont il gravit les marches quatre à quatre. Je le suivis au travers des couloirs jusqu’au quartier cellulaire. Il demanda à voir immédiatement Robert Quinn.

- Vous protégez qui ? cria Gahalowood dès qu’il l’aperçut derrière les barreaux de sa cel ule. Vous n’avez pas essayé de Monte Carlo noire en août 1975 ! Vous protégez quelqu’un et je veux savoir qui ! Votre femme ? Votre fil e ?

Robert avait un air désespéré. Sans bouger de la petite banquette matelassée sur laquel e il était assis, il murmura :

- Jenny. Je protège Jenny.

- Jenny ? répéta Gahalowood abasourdi. C’est votre fille qui…

Il sortit son téléphone et composa un numéro.

- Qui appelez-vous ? lui demandai-je.

- Travis Dawn. Pour qu’il ne prévienne pas sa femme. Si elle sait que son père a tout avoué, elle va paniquer et se tirer.

Travis ne répondit pas sur son portable. Gahalowood téléphona alors au poste de police d’Aurora pour qu’on les mette en liaison radio.

- Ici le sergent Gahalowood, police d’État du New Hampshire, dit-il à l’officier de piquet. Je dois immédiatement parler au Chef Dawn.

- Le Chef Dawn ? Appelez-le sur son portable. Il n’est pas de service aujourd’hui.

- Comment ça ? Je l’ai appelé avant et il m’a dit qu’il était occupé sur un accident de la route.

- Impossible, sergent. Je vous répète qu’il n’est pas de service aujourd’hui.

Gahalowood raccrocha, blême, et lança aussitôt une alerte générale.

Travis et Jenny Dawn furent arrêtés quelques heures plus tard à l’aéroport de Boston-Logan, où ils s’apprêtaient à embarquer sur un vol à destination de Caracas.

Il était tard dans la nuit lorsque Gahalowood et moi quittâmes le quartier général de la police de Concord. Une meute de journalistes attendait à proximité de la sortie du

bâtiment et nous prit d’assaut. Nous fendîmes la foule sans faire le moindre commentaire et nous nous engouffrâmes dans la voiture de Gahalowood. Il roula en silence. Je demandai :

- Où al ons-nous, sergent ?

- Je ne sais pas.

- Que font les flics dans ce genre de moments ?

- Ils vont boire. Et les écrivains ?

- Ils vont boire.

Il nous conduisit jusqu’à son bar de la sortie de Concord. Nous nous assîmes au comptoir et nous commandâmes des doubles whiskys. Derrière nous, le bandeau défilant d’un écran de télévision annonçait la nouvelle :

UN OFFICIER DE LA POLICE D’AURORA

AVOUE LE MEURTRE DE NOLA KELLERGAN

1. La vérité sur l’affaire Harry Quebert

“Le dernier chapitre d’un livre, Marcus, doit toujours être le plus beau.”

New York City, jeudi 18 décembre 2008

1 mois après la découverte de la vérité

Ce fut la dernière fois que je le vis.

Il était vingt et une heures. J’étais chez moi, à écouter mes minidisques, lorsqu’il sonna à la porte. J’ouvris et nous nous dévisageâmes longuement, en silence. Il finit par dire :

Are sens