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Travis Dawn : Je ne pouvais pas m’en débarrasser. Ce col ier a été ma punition.

Le rappel du passé. Depuis le 30 août 1975, il n’y a pas un jour qui passe sans que je m’enferme quelque part pour contempler ce collier. Et puis, quel risque que quelqu’un le trouve ?

Sergent P. Gahalowood : Et Pratt, alors ?

Travis Dawn : Il al ait parler. Depuis que vous aviez découvert pour lui et Nola, il était terrorisé. Un jour, il m’a téléphoné : il voulait me voir. Nous nous sommes retrouvés sur une plage. Il m’a dit qu’il voulait tout déballer, qu’il voulait passer un accord avec le procureur et que je devrais en faire autant parce que, de toute façon, la vérité al ait finir par éclater au grand jour. Le soir même, je suis allé le trouver à son motel. J’ai essayé de le raisonner. Mais il a refusé. Il m’a montré son vieux colt .38 qu’il gardait dans le tiroir de la table de nuit, il a dit qu’il viendrait vous l’apporter dès le lendemain. Il al ait parler, sergent. Alors, j’ai attendu qu’il me tourne le dos et je l’ai tué d’un coup de matraque. J’ai récupéré le colt et je me suis enfui.

Sergent P. Gahalowood : Un coup de matraque ? Comme à Nola !

Travis Dawn : Oui.

Sergent P. Gahalowood : Même arme ?

Travis Dawn : Oui.

Sergent P. Gahalowood : Où est-elle ?

Travis Dawn : C’est ma matraque de service. C’est ce que nous avions décidé à l’époque avec Pratt : il avait dit que le meilleur moyen de cacher les armes des crimes, c’était de les laisser au vu et au su de tous. Le colt et la matraque que nous portions à la ceinture en recherchant Nola étaient les armes du crime.

Sergent P. Gahalowood : Alors pourquoi vous en être débarrassé finalement ? Et comment Robert Quinn s’est-il retrouvé en possession du colt et du col ier ?

Travis Dawn : Jenny m’a mis la pression. Et j’ai cédé. Depuis la mort de Pratt, el e ne dormait plus. Elle était à bout. Elle a dit qu’on ne devait pas les garder chez nous, que si l’enquête sur le meurtre de Pratt remontait à nous, on était cuit. Elle a fini par me convaincre. Je voulais aller les jeter en pleine mer, là ou personne ne les retrouverait jamais. Mais Jenny a paniqué et el e a pris les devants sans me consulter.

Elle a demandé à son père de s’en charger.

Sergent P. Gahalowood : Pourquoi son père ?

Travis Dawn : Je crois qu’elle n’avait pas confiance en moi. Je n’avais pas réussi à me séparer du collier depuis trente-trois ans, elle craignait que je n’en sois toujours pas capable. Elle a toujours eu une foi inébranlable en son père, elle considérait qu’il

était le seul à pouvoir l’aider. Et puis, il était tel ement insoupçonnable… Le gentil Robert Quinn.

9 novembre 2008

Jenny entra en trombe dans la maison de ses parents. Elle savait que son père y était seul. Elle le trouva dans le salon.

- Papa ! s’écria-t-elle. Papa, j’ai besoin de ton aide !

- Jenny ? Que se passe-t-il ?

- Ne pose pas de questions. J’ai besoin que tu te débarrasses de ça.

Elle lui tendit un sac en plastique.

- Qu’est-ce que c’est ?

- Ne demande pas. Ne l’ouvre pas. C’est très grave. Tu es le seul qui puisse m’aider. J’ai besoin que tu jettes ça quelque part où personne n’ira jamais le chercher.

- Tu as des ennuis ?

- Oui. Je crois.

- Alors je le ferai, ma chérie. Sois tranquil e. Je ferai tout ce que je pourrai pour te protéger.

- Surtout, n’ouvre pas ce sac, Papa. Contente-toi de t’en débarrasser pour toujours.

Mais dès que sa fille fut repartie, Robert ouvrit le sac. Paniqué par ce qu’il découvrit à l’intérieur, craignant que sa fil e soit une meurtrière, il avait décidé qu’il irait dès la nuit tombée jeter son contenu dans le lac de Montburry.

Extrait de l’interrogatoire de Travis S. Dawn

Travis Dawn : Quand j’ai appris que le père Quinn avait été arrêté, j’ai su que c’était cuit. Qu’il fal ait agir. Je me suis dit qu’il fallait le faire passer pour coupable. Du moins provisoirement. Je savais qu’il voudrait protéger sa fil e et qu’il tiendrait un jour ou deux. Le temps pour Jenny et moi d’être dans un pays qui n’extrade pas. Je me suis mis en quête d’une preuve contre Robert. J’ai fouil é dans les albums de famille que garde Jenny, espérant y trouver une photo de Robert et Nola et écrire au dos quelque chose de compromettant. Mais voilà que je suis tombé sur cette photo de lui et d’une Monte Carlo noire. Quelle coïncidence exceptionnelle ! J’ai inscrit la date d’août 1975

au stylo, et je vous l’ai apportée.

Sergent P. Gahalowood : Chef Dawn, il est temps de nous dire ce que s’est-il vraiment passé le 30 août 1975…

- Éteignez, Marcus ! hurla Harry. Je vous en supplie, éteignez ! Je ne supporte pas d’entendre ça.

Je coupai immédiatement la télévision. Harry pleurait. Il se leva du canapé et se col a à la fenêtre. Dehors, il neigeait à gros flocons. La ville, illuminée, était magnifique.

- Je suis désolé, Harry.

- New York est un endroit extraordinaire, murmura-t-il. Je me demande souvent ce qu’aurait été ma vie si j’étais resté ici au lieu de partir pour Aurora au début de

l’été 1975.

- Vous n’auriez jamais connu l’amour, dis-je. Il fixa la nuit.

- Comment avez-vous compris, Marcus ?

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