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- Je… Je ne me sens pas bien.

- Passe-toi de l’eau sur le visage et rejoins-moi en salle. Je vais t’aider pour le coup de feu. C’est la panique en cuisine.

Après le service de midi, lorsque le calme revint, Jenny servit une limonade à Nola pour la réconforter.

- Bois ça, dit-elle gentiment, tu te sentiras mieux.

- Merci. Tu vas dire à ta mère que j’ai mal travail é aujourd’hui ?

- Ne t’inquiète pas, je ne dirai rien. Tout le monde peut avoir un petit moment de déprime. Qu’est-ce qui t’arrive ?

- Chagrin d’amour.

Jenny sourit :

- Allons, tu es encore si jeune ! Un jour, tu rencontreras quelqu’un de bien.

- Je n’en sais rien…

- Allons, allons. Souris à la vie ! Tu verras, tout arrive. Figure-toi qu’il y a peu, j’étais dans la même situation que toi. Je me sentais seule et malheureuse. Et puis, Harry est arrivé en ville…

- Harry ? Harry Quebert ?

- Oui ! Il est merveilleux ! Écoute… Ce n’est pas encore officiel et je ne devrais rien te dire, mais au fond, nous sommes un peu amies, non ? Et je suis si heureuse de pouvoir le dire à quelqu’un : Harry m’aime. Il m’aime ! Il écrit des textes d’amour sur moi. Hier soir, il m’a emmenée à Concord pour la fête nationale. C’était si romantique.

- Hier soir ? N’était-il pas avec son éditeur ?

- Il était avec moi, je te dis ! Nous avons regardé le feu d’artifice au-dessus du fleuve, c’était merveilleux !

- Alors Harry et toi… Vous… Vous êtes ensemble ?

- Oui ! Oh, Nola, n’es-tu pas heureuse pour moi ? Surtout ne dis rien à personne.

Je ne veux pas que tout le monde sache. Tu sais comment sont les gens : ils sont si vite jaloux.

Nola sentit son cœur se serrer et elle eut soudain si mal qu’el e eut envie de mourir : Harry en aimait donc une autre. Il aimait cette Jenny Quinn. Tout était fini, il ne voulait plus d’elle. Il l’avait même remplacée. Dans sa tête, tout tournait.

À dix-huit heures, lorsqu’el e eut terminé son service, elle fit un rapide détour par chez el e, puis el e se rendit à Goose Cove. La voiture de Harry n’était pas là. Où pouvait-il être ? Avec Jenny ? Cette seule pensée lui fit plus mal encore; elle s’efforça de retenir ses larmes. Elle gravit les quelques marches qui menaient jusque sous la marquise, sortit de sa poche l’enveloppe qu’elle lui destinait et la cala dans l’encadrement de la porte. À l’intérieur, il y avait deux photos, prises à Rockland. L’une représentait la nuée de mouettes du bord de mer. La seconde était un cliché d’eux pendant leur pique-nique. Il y avait aussi une courte lettre, quelques lignes écrites sur son papier préféré :

Harry chéri,

Je sais que vous ne m’aimez pas. Mais moi, je vous aimerai toujours.

Je vous adresse ici une photo des oiseaux que vous dessinez si bien, et unephoto de nous pour que vous ne m’oubliiez jamais.

Je sais que vous ne voulez plus me voir. Mais écrivez-moi, au moins. Juste unefois. Juste quelques mots pour que j’aie un souvenir de vous.

Je ne vous oublierai jamais. Vous êtes la personne la plus extraordinaire quej’aie jamais rencontrée.

Je vous aime pour toujours.

Et elle s’enfuit à toutes jambes. Elle descendit sur la plage, el e enleva ses sandales et courut dans l’eau, comme el e avait couru ce jour où el e l’avait rencontré.

EXTRAITS DE : LES ORIGINES DU MAL, PAR HARRY L. QUEBERT

Les lettres avaient commencé lorsqu’elle avait laissé un mot sur la porte de la maison. Une lettre d’amour pour lui dire tout ce qu’elle ressentait pour lui.

Mon chéri,

Je sais que vous ne m’aimez pas. Mais moi, je vous aimerai toujours.

Je vous adresse ici une photo des oiseaux que vous dessinez si bien, et unephoto de nous pour que vous ne m’oubliiez jamais.

Je sais que vous ne voulez plus me voir. Mais écrivez-moi, au moins. Juste unefois. Juste quelques mots pour que j’aie un souvenir de vous.

Je ne vous oublierai jamais. Vous êtes la personne la plus extraordinaire quej’aie jamais rencontrée.

Je vous aime pour toujours.

Il lui avait répondu quelques jours plus tard, lorsqu’il avait trouvé le courage de lui écrire. Écrire, ce n’était rien. Lui écrire, c’était une épopée.

* *

Ma chérie,

Comment pouvez-vous dire que je ne vous aime pas ? Voici pour vous des motsd’amour, des mots éternels qui viennent du plus profond de mon cœur. Des mots pourvous dire que je pense à vous tous les matins quand je me lève, et tous les soirs quandje me couche. Votre visage est imprimé en moi, lorsque je ferme les yeux, vous êtesjuste là.

Aujourd’hui encore, je suis venu à l’aube devant chez vous. Je dois vousl’avouer : je le fais souvent. J’ai guetté votre fenêtre, tout était éteint. Je vous aiimaginée, dormant comme un ange. Plus tard, je vous ai vue, je vous ai admirée dansvotre jolie robe. Une robe à fleurs qui vous al ait si bien. Vous aviez l’air un peu triste.

Are sens