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Mais ici c’est différent : je peux vous garantir que dans trente ans, cet endroit sera resté

intact.

Après être al és se rafraîchir dans l’eau, ils allèrent sécher au soleil et ils parlèrent littérature.

- À propos de bouquins, demanda Pinkas, comment avance le vôtre ?

- Bof, se contenta de répondre Harry.

- Ne faites pas cette tête, je suis sûr que c’est très bon.

- Non, je crois que c’est très mauvais.

- Faites-moi lire, je vous donnerai un avis objectif, promis. Qu’est-ce que vous n’aimez pas ?

- Tout. Je n’ai pas d’inspiration. Je ne sais pas comment commencer. Je crois que je ne sais même pas de quoi je parle.

- Qu’est-ce que c’est comme histoire ?

- Une histoire d’amour.

- Ah, l’amour… soupira Pinkas. Vous êtes amoureux ?

- Oui.

- C’est un bon début. Dites, Harry, est-ce que la grande vie ne vous manque pas trop ?

- Non. Je suis bien ici. J’avais besoin de calme.

- Mais que faites-vous à New York exactement ?

- Je… Je suis écrivain.

Pinkas hésita avant de le contredire.

- Harry… Ne le prenez pas mal, mais j’ai parlé à un de mes amis qui habite New York…

- Et ?

- Il dit qu’il n’a jamais entendu parler de vous.

- Tout le monde ne me connaît pas… Savez-vous combien de personnes vivent à New York ?

Pinkas sourit pour montrer qu’il n’avait pas de mauvaises intentions.

- Je crois que personne ne vous connaît, Harry. J’ai contacté la maison qui a édité votre livre… Je voulais en commander plus… Je ne connaissais pas cet éditeur, je pensais que c’était moi qui étais ignorant… Jusqu’à ce que je découvre qu’il s’agit d’une imprimerie à Brooklyn… Je leur ai téléphoné, Harry… Vous avez payé une imprimerie pour qu’ils tirent votre livre…

Harry baissa la tête, couvert de honte.

- Alors vous savez tout, murmura-t-il.

- Je sais tout quoi ?

- Que je suis un imposteur.

Pinkas posa une main amicale sur son épaule.

- Un imposteur ? Allons ! Ne dites pas de bêtises ! J’ai lu votre bouquin, et je l’ai adoré ! C’est bien pour ça que je voulais en commander plus. C’est un livre magnifique, Harry ! Pourquoi faudrait-il être un écrivain célèbre pour être un bon écrivain ? Vous avez énormément de talent, et je suis certain que vous deviendrez bientôt très connu.

Qui sait : peut-être que ce livre que vous êtes en train d’écrire sera un chef-d’œuvre.

- Et si je n’y arrive pas ?

- Vous y arriverez. Je le sais.

- Merci, Ernie.

- Ne me remerciez pas, ce n’est que la vérité. Et ne vous inquiétez pas, je ne dirai rien à personne. Tout ceci restera entre nous.

Dimanche 6 juillet 1975

À quinze heures précises, Tamara Quinn posta son mari en costume sous le porche de leur maison avec une coupe de champagne dans la main et un cigare dans la bouche.

- Surtout ne bouge pas, lui intima-t-el e.

- Mais ma chemise me gratte, Bibichette.

- Tais-toi, Bobbo ! Ces chemises ont coûté très cher, ce qui est cher ne gratte pas.

Are sens