"Unleash your creativity and unlock your potential with MsgBrains.Com - the innovative platform for nurturing your intellect." » Français Books » 🌚🌚"La Vie est facile, ne t'inquiète pas" de Marie M. Martin-Lugand🌚🌚

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– Je dois être encore sous ecsta !

Bien malgré moi, je pouffai.

– Non, Félix. C’est la stricte vérité, et il va peut-être passer ici, aujourd’hui.

À mon expression, il comprit que ce n’était pas une blague. Il se releva, contourna le bar et me prit dans ses bras.

– Comment vas-tu ?

– Je ne sais pas.

– Et Olivier ?

– Je ne lui ai pas dit ce qui s’était passé entre nous.

– Il est venu pour toi ?

– Pas vraiment, vu l’accueil… Il exposait ses photos et repart ce soir.

– Bon, bah, ç’aurait pu être pire. Je vais bosser toute la journée, aujourd’hui. Rien que pour me rincer l’œil !

J’éclatai de rire.

Ce fut ma plus longue journée de travail. Je ne faisais qu’attendre. Félix me surveillait du coin de l’œil et faisait le pitre pour me détendre. Plus les heures passaient, plus je me disais qu’il ne viendrait pas. Ce qui, en vérité, ne serait peut-être pas plus mal. C’était périlleux de remuer tout ça.

Je rendais la monnaie à un client quand il apparut, un sac de voyage sur l’épaule. Mon café me sembla très petit d’un coup ; Edward prenait toute la place. Il serra la main de Félix, qui eut le bon goût de ne faire aucune blague douteuse, s’accouda au bar et observa mon univers avec la plus grande attention. Cela dura de longues minutes. Ses yeux bleu-vert scannaient les livres, les verres, les photos sur le comptoir. Il finit par river son regard au mien, sans rien dire. Tant de choses remontaient à la surface : nos disputes, nos quelques baisers, ma décision, sa déclaration, notre séparation. La tension dut devenir insupportable pour Félix, car il fut le premier à ouvrir la bouche.

– Une p’tite bière, Edward ?

– Tu n’as pas quelque chose de plus fort ? lui rétorqua-t-il.

– Dix ans d’âge, ça te va ?

– Sec.

– Diane, café ?

– Je veux bien, merci, Félix. Tu pourras t’occuper des clients s’il y en a ?

– Je suis payé pour ça ! me répondit-il en m’envoyant un clin d’œil encourageant.

Edward remercia Félix et entama son whisky. Je le connaissais assez pour savoir que, si je ne lançais pas la conversation, il était capable de rester une heure sans prononcer un mot. Après tout, c’était moi qui lui avais demandé de venir.

– Alors comme ça, tu exposes à Paris ?

– C’est une opportunité qui s’est présentée.

Il frotta ses yeux cernés. D’où venait cette fatigue qu’il dégageait ?

– Comment vas-tu ?

– Je travaille beaucoup. Et toi ?

– Je vais bien.

– Tant mieux.

Que lui dire de plus sur moi ? Et comment le faire parler ?

– Judith ? Que devient-elle ?

– Toujours la même.

– A-t-elle un homme dans sa vie ?

Avec une question pareille, il devrait réagir.

– Elle en a plusieurs, soupira-t-il.

Mauvais choix.

– Et Abby et Jack ? Ils vont bien ?

Là, j’étais sûre de ne pas me tromper. Pour la première fois, il fuit mon regard. Il se gratta la barbe, s’agita légèrement et attrapa son paquet de cigarettes dans sa poche.

– Que se passe-t-il, Edward ?

– Jack va bien…

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