"Unleash your creativity and unlock your potential with MsgBrains.Com - the innovative platform for nurturing your intellect." » Français Books » 🌚🌚"La Vie est facile, ne t'inquiète pas" de Marie M. Martin-Lugand🌚🌚

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Je fis un pas vers lui, mais me ravisai au dernier moment.

– Au revoir, Diane.

Sans me laisser le temps de lui répondre, il tourna les talons. Je ne le quittai pas des yeux jusqu’à ce qu’il disparaisse en bas de la rue. Je luttais contre les larmes. Une image utopique se fissurait dans mes souvenirs. Lorsque je pensais à Mulranny, rien n’avait changé : Abby joyeuse, Jack solide, Edward seul, avec son chien et ses photos. Comment avais-je pu imaginer que la vie ne continuerait pas sans moi ?

Étais-je égocentrique à ce point ? Mais cette vie avec Abby malade et condamnée, c’était inacceptable.

J’avais envie de pleurer pour elle, sa douleur, sa perte, pour Edward qui n’était plus véritablement le même, parce que je comprenais que mon Irlande n’existait plus. Comme si, jusque-là, je nourrissais un espoir inconscient de belles retrouvailles, de bonnes nouvelles…

C’était fini. J’avais Olivier désormais, et Edward avait une femme dans sa vie. Nous avions, chacun de son côté, tourné la page. Mais Abby… comment ne pas penser à elle ?

– 5 –

Notre escapade en amoureux tombait à pic. Sans le savoir, Olivier avait bien fait les choses en décidant de m’emmener dans les calanques ; le soleil, la chaleur, l’accent chantant, le rosé frais, et mon maillot de bain remettraient les choses à leur place.

Ces quatre jours furent une parenthèse enchantée où je ne pus que davantage m’attacher à lui. Il anticipait toutes mes envies, chacun de ses actes, de ses gestes était doux, chacune de ses paroles était délicate. Il voulait que je me repose, si bien que nous fîmes l’impasse sur une exploration effrénée de la région. Je redécouvris le sens du mot « vacances », grâce aux longues siestes que je m’accordais, aux baignades, aux dîners au resto. Nous prenions le temps de ne rien faire, ensemble, c’était bon.

J’en oubliai presque Les Gens.

Nous repartions déjà le lendemain. Nous déjeunions en terrasse quand mon esprit vagabonda et se demanda si Félix s’en sortait.

– À quoi penses-tu, Diane ?

– À Félix, lui répondis-je en riant.

– Tu t’inquiètes ?

– Un peu…

– Téléphone-lui.

– Non, je peux attendre vingt-quatre heures de plus.

– Tu mérites déjà les félicitations du jury, pour n’y songer que maintenant ! Je m’attendais à ce que ça vienne vraiment plus tôt. Ne te gêne pas pour moi.

– Merci ! Je l’appellerai sur la plage, ça le fera enrager !

Olivier éclata de rire.

– Je ne te connaissais pas sadique.

– Il adore, je n’y peux rien… on reprend un verre !

Une heure plus tard, je rôtissais au soleil pendant qu’Olivier se baignait. Comme les deux jours précédents, il avait pris la précaution de nous dénicher des rochers inaccessibles aux enfants, je ne risquais pas de crises d’angoisse. Je sentais ma peau chauffer, j’aimais ça, et j’aimais surtout le hâle qui me donnait une mine éclatante ; je n’avais pas connu ça depuis mes dernières vacances en famille.

Et une chose me rendait particulièrement heureuse : l’absence totale de culpabilité. Place à la jubilation !

– Les Gens heureux ne branlent rien au mois de juillet, j’écoute !

Cela faisait bien longtemps que je ne relevais plus les déclinaisons des Gens…

– Félix, si tu me voyais ! Je suis dorée comme une frite, légèrement pompette grâce à un petit côtes-de-provence bien frais, et je ne vais pas tarder à aller nager avec mon amoureux.

– Qui est cette inconnue qui me parle ?

– L’unique, la seule, ta patronne !

– Alors, comme ça, tu t’éclates comme une petite folle ?

– Oui. Et toi, Les Gens sont encore debout ?

– J’ai évité l’incendie, l’inondation et le cambriolage, donc, on peut dire que je m’en sors.

– En gros, il est temps que je rentre. Dès demain soir, je fais le tour des lieux.

– Profites-en jusqu’au bout. C’est bon de t’entendre comme ça.

– J’en ai bien l’intention.

– J’avais peur qu’après la venue de l’autre zig, et surtout cette annonce sur Abby, tu te renfermes.

– Tout va bien. Je te laisse, Olivier me fait signe.

Je raccrochai et enfouis mon téléphone au fond de mon sac. Je me retenais d’en vouloir à Félix pour sa dernière remarque. J’avais tout mis en œuvre pour occulter Abby et profiter d’Olivier. Je devais continuer. J’inspirai profondément, retirai mes lunettes de soleil, et partis à l’eau. Je nageai jusqu’à lui, et m’accrochai à ses épaules, il me sourit et embrassa mon bras qui entourait son cou.

– Tout va bien ? me demanda-t-il.

– Ne parlons pas de Paris.

Are sens

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