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- Harry Quebert.

- Harry Quebert ?

- Je suis certaine qu’elle est al ée chez lui. Je ne comprends pas pourquoi el e s’entête à essayer de plaire à ce petit salopard… Enfin bref, je ne devrais pas te parler de ça. Le plat du jour, c’est de la morue et des pommes de terre sautées…

- C’est parfait, M’dame Quinn. Merci.

Elle posa une main amicale sur son épaule.

- Tu es un bon garçon, Travis. Ça me ferait plaisir que ma Jenny soit avec quelqu’un comme toi.

Elle s’en al a en cuisine et Travis avala quelques gorgées de son thé glacé. Il était triste.

Jenny arriva quelques minutes plus tard; elle s’était remaquil ée à la hâte pour qu’on ne voie pas qu’elle avait pleuré. Elle passa derrière le comptoir, noua son tablier et remarqua alors Travis. Il sourit et lui tendit son bouquet de fleurs fanées.

- Elles n’ont pas bonne mine, s’excusa-t-il, mais il y a plusieurs jours que je voulais te les offrir. Je me suis dit que c’était le geste qui comptait.

- Merci, Travis.

- Ce sont des roses sauvages. Je connais un endroit près de Montburry où il en pousse des centaines. Je t’y emmènerai si tu veux. Ça va, Jenny ? T’as pas l’air bien…

- Ça va…

- C’est cette horrible histoire qui te chagrine, hein ? Tu as peur ? Ne t’inquiète pas, la police est partout désormais. Et puis je suis sûr qu’on va retrouver Nola.

- Je n’ai pas peur. C’est autre chose.

- C’est quoi ?

- Rien d’important.

- C’est à cause de Harry Quebert ? Ta mère dit qu’il te plaît bien.

- Peut-être. Laisse tomber, Travis, ça n’a pas d’importance. Faut… Faut que j’ail e en cuisine. Je suis en retard et Maman va encore me faire une scène.

Jenny disparut derrière la porte à battants et tomba sur sa mère qui préparait des assiettes.

- T’es encore en retard, Jenny ! Je suis seule en salle avec tout ce monde.

- Pardon, Ma’.

Tamara lui tendit une assiette de morue et de pommes de terre sautées.

- Va apporter ça à Travis, veux-tu.

- Oui, Ma’.

- C’est un gentil garçon, tu sais.

- Je sais…

- Tu vas l’inviter à déjeuner à la maison, dimanche.

- Déjeuner à la maison ? Non, Maman. Je ne veux pas. Il ne me plaît pas du tout.

Et puis, il se ferait des illusions, ce ne serait pas gentil de ma part.

- Ne discute pas ! T’as pas fait tant d’histoires quand tu t’es retrouvée seule pour le bal et qu’il est venu t’inviter. Tu lui plais beaucoup, ça se voit, et il pourrait faire un gentil mari. Oublie Quebert, bon sang ! Il n’y aura jamais de Quebert ! Mets-toi ça dans le crâne une bonne fois pour toutes ! Quebert n’est pas un homme bien ! Il est temps que tu te trouves un homme, et estime-toi heureuse qu’un beau garçon te fasse la cour alors que tu es en tablier toute la journée !

- Maman !

Tamara prit une voie aiguë et sotte pour imiter les gémissements d’un enfant :

- Maman ! Maman ! Arrête de pleurnicher, veux-tu ? Tu as bientôt vingt-cinq ans ! Tu veux finir vieil e fille ? Toutes tes copines de classe sont mariées ! Et toi ?

Hein ? Tu étais la reine du lycée, que s’est-il passé, au nom du Christ ? Ha, comme je

suis déçue, ma fille. Ma’ est très déçue de toi. Nous déjeunerons avec Travis, dimanche, un point c’est tout. Tu vas lui apporter son plat et tu vas l’inviter. Et après ça, tu iras passer un coup de chiffon sur les tables du fond qui sont dégoûtantes. Ça t’apprendra à toujours être en retard.

Mercredi 10 septembre 1975

- Vous comprenez, docteur, il y a ce policier charmant, qui lui fait du gringue. Je lui ai dit de l’inviter à déjeuner dimanche. Elle ne voulait pas mais je l’ai forcée.

- Pourquoi l’avez-vous forcée, Madame Quinn ?

Tamara haussa les épaules et laissa sa tête retomber de tout son poids sur l’accoudoir du divan. Elle s’accorda un instant de réflexion.

- Parce que… Parce que je ne veux pas qu’elle finisse seule.

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