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- Le vieillard ? Non, je pense pas. Mais demandez à vos col ègues. Parce qu’il est revenu, ce drôle de coucou. Moi, je dirais qu’il voulait lui faire la peau à votre copain.

Je connais les enquêtes, je regarde plein de séries à la télé. Votre copain s’était déjà fait la malle, mais j’ai senti qu’il y avait quelque chose de louche. Alors j’ai même appelé les flics. Deux patrouilles de l’autoroute sont arrivées très rapidement et l’ont contrôlé.

Puis ils l’ont laissé partir. Ils ont dit que c’était rien.

Gahalowood téléphona aussitôt à la centrale pour demander qu’on lui retrouve l’identité de la personne récemment contrôlée au Sea Side Motel par la police de l’autoroute.

- Ils vont me rappeler dès qu’ils ont l’info, me dit-il en raccrochant.

Je n’y comprenais rien. Je me passai la main dans les cheveux et je dis :

- C’est insensé ! Insensé !

Le réceptionniste me regarda soudain d’un drôle d’air et il me demanda :

- Êtes-vous Monsieur Marcus ?

- Oui, pourquoi ?

- Parce que votre copain, il a laissé une enveloppe pour vous. Il a dit qu’un jeune type viendrait le chercher, et qu’il dirait sûrement « C’est insensé ! C’est insensé ! » Il a dit que si ce type venait, je devrais lui donner ça.

Il me tendit une petite enveloppe en kraft, à l’intérieur de laquelle était une clé.

- Une clé ? fit Gahalowood. Y a rien d’autre ?

- Rien.

- Mais c’est la clé de quoi ?

Je regardai sa forme avec attention. Et soudain je la reconnus :

- Le casier du fitness de Montburry !

Vingt minutes plus tard, nous étions dans les vestiaires du fitness. À l’intérieur du casier 201, il y avait un paquet de feuilles reliées, accompagné d’une lettre écrite à la main.

Cher Marcus,

Si vous lisez ces lignes, c’est qu’il y a certainement un sacré bordel qui est entrain de se créer autour de votre bouquin et que vous avez besoin de réponses.

Ceci pourra vous intéresser. Ce livre, c’est la vérité.

Harry

Le paquet de feuil es était un manuscrit tapé à la machine à écrire, pas très épais, et dont le titre était :

Les Mouettes d’Aurora

Par Harry L. Quebert

- Qu’est-ce que ça veut dire ? me demanda Gahalowood.

- J’en sais rien. On dirait un texte inédit de Harry.

- Le papier date, constata Gahalowood en examinant les pages avec attention.

Je feuil etai le texte rapidement.

- Nola parlait de mouettes, dis-je. Harry me disait qu’el e aimait les mouettes. Il doit y avoir un lien.

- Mais pourquoi parle-t-il de vérité ? Est-ce un texte sur ce qui s’est passé en 1975 ?

- Je ne sais pas.

Nous décidâmes de remettre l’étude du texte à plus tard et de nous rendre à Aurora. Mon arrivée fut remarquée. Les passants me faisaient part de leur mépris et me prirent à partie. Devant le Clark’s, Jenny, furieuse de la description que je faisais de sa mère et se refusant de croire que son père avait été l’auteur de lettres anonymes à Harry, m’invectiva publiquement.

La seule personne qui daigna nous parler fut Nancy Hattaway, que nous allâmes trouver dans son magasin.

- Je ne comprends pas, me dit Nancy. Je ne vous ai jamais parlé de la mère de Nola.

- Vous m’avez pourtant parlé des traces de coups que vous aviez remarquées.

Et cet épisode, lorsque Nola avait fugué de chez elle pendant toute une semaine, et qu’on avait essayé de vous faire croire qu’elle était malade.

- Mais il n’y avait que le père. C’est lui qui m’a refusé l’accès à la maison lorsque Nola s’est évaporée dans la nature pendant cette fameuse semaine de juillet. Je ne vous ai jamais parlé de la mère.

- Vous m’aviez parlé des coups de règle en fer sur les seins. Vous souvenez ?

- Les coups, oui. Mais je n’ai pas dit que c’était sa mère qui la battait.

- Je vous ai enregistrée ! C’était le 26 juin dernier. J’ai la bande avec moi, regardez la date est dessus.

Je mis l’enregistreur en marche :

- C’est étrange ce que vous me dites à propos du révérend Kel ergan, Madame Hattaway. Je l’ai rencontré il y a quelques jours et il m’a donné l’impression d’un homme plutôt doux.

- Il peut donner cette impression. Du moins en public. Il avait été appelé à la rescousse pour remonter la paroisse St James qui tombait à l’abandon, après avoir, paraît-il, fait des miracles en Alabama. Effectivement, rapidement après sa reprise, le temple de St James était plein tous les dimanches. Mais en dehors de ça, difficile de dire ce qui se passait vraiment chez les Kel ergan…

- Que voulez-vous dire ?

- Nola était battue.

- Quoi ?

- Oui, elle était sévèrement battue. Et je me rappelle d’un épisode terrible, Monsieur Goldman. Au début de l’été. C’était la première fois que je voyais de telles marques sur le corps de Nola. Nous étions allées nous baigner à Grand Beach. Nola avait l’air triste, je pensais que c’était à cause d’un garçon. Il y avait ce Cody, un type de seconde qui lui tournait autour. Et puis el e m’a avoué qu’on la brimait à la maison, qu’on lui disait qu’el e était une méchante fille. Je lui en ai demandé la raison et elle a mentionné des événements en Alabama, refusant de m’en dire plus. Plus tard, sur la plage, lorsqu’el e s’est déshabil ée, j’ai vu qu’elle avait des horribles marques de coups sur les seins. Je lui ai aussitôt demandé ce que c’étaient que ces horreurs et figurez-vous qu’el e me répond : « C’est Maman, elle m’a frappée samedi, avec une règle en fer. » Alors moi évidemment, complètement stupéfaite, je crois avoir mal compris. Mais la voilà qui persiste : « C’est la vérité. C’est elle qui me dit que je suis une méchante fille. » » Nola avait l’air désespérée et je n’ai pas insisté. Après Grand Beach, nous sommes al ées à la maison et je lui ai mis du baume sur les seins. Je lui ai dit qu’elle devrait parler de sa mère avec quelqu’un, par exemple à l’infirmière du lycée, Madame Sanders. Mais Nola m’a répondu qu’elle ne voulait plus aborder le sujet.

- Là ! m’écriai-je en interrompant la lecture de l’enregistrement. Vous voyez, vous parlez de la mère.

- Non, se défendit Nancy. Je vous fais part de mon étonnement lorsque Nola mentionne sa mère. C’était pour vous expliquer que quelque chose ne tournait pas rond chez les Kellergan. J’étais tellement certaine que vous saviez qu’elle était morte.

Are sens