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- Marcus ? C’est Roy Barnaski.

- Roy ! Tiens donc. Avez-vous reçu mon e-mail ?

- Votre bouquin, Goldman, c’est formidable ! On le fait !

- Vraiment ?

- Absolument ! J’ai aimé ! J’ai aimé, nom d’une pipe ! On veut absolument connaître la fin.

- Je serais moi-même assez intéressé de connaître la fin de cette histoire.

- Écoutez, Goldman, vous écrivez ce livre et on annule le précédent contrat.

- Je fais ce livre, mais à ma façon. Je ne veux pas entendre vos suggestions sordides. Je ne veux pas de vos idées et je ne veux aucune censure.

- Faites ce que bon vous semble, Goldman. Je n’ai qu’une seule condition : que

ce livre paraisse en automne. Depuis qu’Obama est devenu le candidat démocrate, mardi, son autobiographie se vend comme des petits pains. Il faut donc sortir un livre sur cette affaire très rapidement, avant d’être noyés par la folie de l’élection présidentielle. Il me faut votre manuscrit pour la fin août.

- Fin août ? Ça me laisse à peine deux mois.

- Exactement.

- C’est très court.

- Démerdez-vous. Je veux faire de vous l’attraction de l’automne. Quebert est au courant ?

- Non. Pas encore.

- Informez-le, conseil d’ami. Et informez-moi de vos avancées.

Je m’apprêtais à raccrocher lorsqu’il me demanda :

- Goldman, attendez !

- Quoi ?

- Qu’est-ce qui vous a fait changer d’idée ?

- J’ai reçu des menaces. À plusieurs reprises. Quelqu’un semble très inquiet de ce que je pourrais découvrir. Je me suis donc dit que la vérité méritait peut-être un livre.

Pour Harry, pour Nola. C’est une part du métier d’écrivain, non ?

Barnaski ne m’écoutait plus. Il en était resté aux menaces.

- Des menaces ? dit-il. Mais c’est formidable ! Ça va faire une publicité d’enfer.

Imaginez même que vous soyez victime d’une tentative d’assassinat, vous pouvez directement rajouter un zéro au chiffre des ventes. Et carrément deux si vous mourez !

- À condition que je meure après avoir fini le livre.

- Ça va de soi. Où êtes-vous ? La communication n’est pas très bonne.

- Je suis sur l’autoroute. Je me rends chez Elijah Stern.

- Alors vous pensez vraiment qu’il est impliqué dans cette histoire ?

- C’est ce que je compte bien découvrir.

- Vous êtes complètement fou, Goldman. C’est ça que j’aime chez vous.

Elijah Stern habitait un manoir sur les hauteurs de Concord. Le portail d’entrée de la propriété était ouvert et je pénétrai à l’intérieur en voiture. Un chemin pavé menait jusqu’à une maison de maître en pierre, bordée de massifs de fleurs spectaculaires et devant laquelle, sur une place ornée d’une fontaine représentant un lion en bronze, un chauffeur en tenue astiquait la banquette d’une berline de luxe.

Je laissai ma voiture au milieu de la place, saluai le chauffeur de loin comme si je le connaissais bien et m’en al ai sonner à la porte principale, plein d’al ant. Une employée de maison m’ouvrit. Je donnai mon nom et demandai à voir Monsieur Stern.

- Vous avez rendez-vous ?

- Non.

- Alors ce ne sera pas possible. Monsieur Stern ne reçoit pas à l’improviste. Qui vous a laissé venir jusqu’ici ?

- Le portail était ouvert. Comment prend-on rendez-vous avec votre patron ?

- C’est Monsieur Stern qui prend rendez-vous.

- Laissez-moi le voir quelques minutes. Ce ne sera pas long.

- C’est impossible.

Are sens