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- Dites-lui que je viens de la part de Nola Kel ergan. Je pense que ce nom lui dira

quelque chose.

L’employée me fit attendre dehors avant de revenir rapidement. « Monsieur Stern va vous recevoir, me dit-elle. Vous devez vraiment être quelqu’un d’important. »

Elle me conduisit à travers le rez-de-chaussée jusque dans un bureau tapissé de boiseries et de tentures dans lequel, assis dans un fauteuil, un homme très élégant me toisait du regard d’un air sévère. C’était Elijah Stern.

- Je m’appelle Marcus Goldman, lui dis-je. Merci de me recevoir.

- Goldman, l’écrivain ?

- Oui.

- Qu’est-ce qui me vaut cette visite impromptue ?

- J’enquête sur l’affaire Kellergan.

- J’ignorais qu’il y avait une affaire Kellergan.

- Disons qu’il y a des mystères non élucidés.

- N’est-ce pas le travail de la police ?

- Je suis un ami de Harry Quebert.

- Et en quoi cela me concerne-t-il ?

- On m’a dit que vous aviez vécu à Aurora. Que la maison de Goose Cove où vit aujourd’hui Harry Quebert était à vous avant. Je voulais m’assurer que c’était exact.

Il me fit signe de m’asseoir.

- Vos renseignements sont exacts, me dit-il. Je la lui ai vendue en 1976, juste après qu’il a connu le succès.

- Vous connaissez Harry Quebert, alors ?

- Très peu. Je l’ai rencontré quelques fois à l’époque où il s’est installé à Aurora.

Nous n’avons jamais gardé contact.

- Puis-je vous demander quels sont vos liens avec Aurora ?

Il me regarda d’un air peu commode.

- C’est un interrogatoire, Monsieur Goldman ?

- Pas le moins du monde. J’étais simplement curieux de savoir pourquoi quelqu’un comme vous possédait une maison dans une petite ville comme Aurora.

- Quelqu’un comme moi ? Vous voulez dire très riche ?

- Oui. Comparée à d’autres villes de la côte, Aurora n’est pas particulièrement excitante.

- C’est mon père qui a fait construire cette maison. Il voulait un endroit au bord de l’océan mais proche de Concord. Et puis Aurora est une jolie ville. Entre Concord et Boston, qui plus est. Enfant, j’y ai passé beaucoup de beaux étés.

- Pourquoi l’avez-vous vendue ?

- Lorsque mon père est mort, j’ai hérité d’un patrimoine considérable. Je n’avais plus le temps d’en jouir et j’ai cessé d’utiliser la maison de Goose Cove. J’ai décidé alors de la mettre en location, pendant près de dix ans. Mais les locataires se faisaient rares. Cette maison était trop souvent vide. Alors, lorsque Harry Quebert m’a proposé de la racheter, j’ai aussitôt accepté. Je la lui ai vendue à bon prix d’ailleurs, je ne l’ai pas fait pour l’argent : j’étais heureux que cette maison continue à vivre. De façon générale, j’ai toujours bien aimé Aurora. Du temps où je faisais beaucoup d’affaires à Boston, je m’y arrêtais souvent. J’ai d’ail eurs longtemps financé leur bal de l’été. Et le Clark’s fait les meil eurs hamburgers de la région. Du moins, les faisait-il à l’époque.

- Et Nola Kellergan ? L’avez-vous connue ?

- Vaguement. Disons que tout le monde a entendu parler d’elle à travers l’État au moment de sa disparition. Une histoire épouvantable, et maintenant voilà qu’on trouve son corps à Goose Cove… Et ce bouquin écrit pour el e par Quebert… C’est vraiment sordide. Est-ce que je regrette de lui avoir vendu Goose Cove ? Oui, bien entendu.

Mais comment aurais-je pu savoir ?

- Mais techniquement, lorsque Nola a disparu, vous étiez encore propriétaire de Goose Cove…

- Qu’essayez-vous d’insinuer ? Que je serais mêlé à sa mort ? Vous savez, cela fait dix jours que je me demande si Harry Quebert ne m’a pas racheté cette maison uniquement pour être certain que personne ne découvrirait le corps enterré dans le jardin.

Stern disait connaître vaguement Nola; devais-je lui révéler que j’avais un témoin qui affirmait qu’ils avaient entretenu une liaison ? Je décidai de garder cette carte dans ma manche pour l’instant, néanmoins, dans le but de le piquer un peu, je mentionnai le nom de Caleb.

- Et Luther Caleb ? demandai-je.

- Quoi, Luther Caleb ?

- Connaissez-vous un certain Luther Caleb ?

- Si vous me posez la question, c’est que vous devez savoir qu’il a été mon chauffeur pendant de longues années. À quoi jouez-vous, Monsieur Goldman ?

- Un témoin aurait vu Nola monter dans sa voiture à plusieurs reprises l’été précédant sa disparition.

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