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- Ces coups… C’était une drôle d’histoire…

- Et l’Alabama ? Nola vous a-t-elle parlé de l’Alabama ?

- L’Alabama ? Les Kel ergan venaient d’Alabama, oui.

- Non, il y a autre chose, Harry. Je crois qu’il s’est passé un événement en Alabama et que cet événement a probablement un lien avec leur départ. Mais je ne sais pas quoi… Je ne sais pas qui pourrait me renseigner.

- Mon pauvre Marcus, j’ai l’impression que plus vous creusez cette affaire, plus vous soulevez d’énigmes…

- Ce n’est pas qu’une impression, Harry. D’ailleurs, j’ai découvert que Tamara Quinn savait pour vous et Nola. Elle me l’a dit. Le jour de la tentative de suicide de Nola, el e est venue chez vous, furieuse, parce que vous lui aviez fait faux bond lors d’une garden-party qu’el e avait organisée. Mais vous n’étiez pas chez vous, et el e a

fouillé dans votre bureau. Elle a trouvé un feuil et que vous veniez d’écrire sur Nola.

- Maintenant que vous m’en parlez, je me souviens qu’il me manquait un de mes feuillets. Je l’ai longuement cherché, en vain. Je pensais l’avoir perdu, ce qui m’avait considérablement étonné à l’époque parce que j’ai toujours été très ordonné. Qu’en a-t-el e fait ?

- Elle dit l’avoir égaré…

- Les lettres anonymes, c’était el e ?

- J’en doute. Elle n’avait même jamais imaginé qu’il ait pu se passer quoi que ce soit entre Nola et vous. Elle pensait simplement que vous fantasmiez sur elle. À ce propos, est-ce que le Chef Pratt vous a interrogé lors de l’enquête sur la disparition de Nola ?

- Le Chef Pratt ? Non, jamais.

C’était étrange : pourquoi le Chef Pratt n’avait-il jamais questionné Harry dans le cadre de son enquête alors que Tamara affirmait l’avoir informé de ce qu’el e savait ?

Sans mentionner ni Nola, ni le tableau, je me hasardai ensuite à évoquer le nom de Stern.

- Stern ? me dit Harry. Oui, je le connais. C’était le propriétaire de la maison de Goose Cove. Je la lui ai rachetée après le succès des Origines du mal.

- Vous le connaissez bien ?

- Bien, non. Je l’ai rencontré une ou deux fois lors de cet été 1975. La première fut au bal de l’été. Nous étions assis à la même table. C’était un homme sympathique.

Je l’ai revu quelques fois après. Il était généreux, il croyait en moi. Il a beaucoup fait pour la culture, c’est un homme profondément bon.

- Quand l’avez-vous vu pour la dernière fois ?

- La dernière fois ? Ce devait être pour la vente de la maison. Ça remonte à fin 1976. Mais pourquoi diable me parlez-vous de lui tout d’un coup ?

- Juste comme ça. Dites-moi, Harry, le bal de l’été dont vous parlez, c’est celui où Tamara Quinn espérait que vous emmèneriez sa fille ?

- Celui-là même. Je m’y suis rendu seul finalement. Quel e soirée… Figurez-vous que j’y ai gagné le premier prix de la tombola : une semaine de vacances à Martha’s Vineyard.

- Et vous y êtes allé ?

- Bien entendu.

Ce soir-là, en rentrant à Goose Cove, je trouvai un e-mail de Roy Barnaski qui me faisait une offre qu’aucun écrivain ne pouvait refuser.

De : r barnaski@schmidandhanson.com

Date : lundi 30 juin 2008 - 19:54

Cher Marcus,

J’aime votre bouquin. Pour faire suite à notre téléphone de ce matin, vous trouverez, ci-joint, une proposition de contrat que vous ne refuserez pas, je pense.

Envoyez-moi de nouvelles pages au plus vite. Comme je vous l’ai dit, je vise une publication pour l’automne. Je pense que ce sera un grand succès. J’en suis certain, en fait. La Warner Bros s’est déjà dite intéressée à l’adapter en film. Avec droits

cinématographiques à renégocier pour vous, bien entendu.

En document attaché, un projet de contrat dans lequel il me promettait une avance d’un mil ion de dollars.

Cette nuit-là, je veillai longuement, envahi par toutes sortes de pensées. Sur le coup de vingt-deux heures trente, je reçus un appel de ma mère. Il y avait du bruit derrière et elle chuchotait.

- Maman ?

- Markie ! Markie, tu ne devineras jamais avec qui je suis.

- Avec Papa ?

- Oui. Mais non ! Figure-toi que ton père et moi avons décidé d’aller passer la soirée à New York et nous sommes allés dîner chez cet Italien, près de Colombus Circle. Et sur qui est-ce que nous tombons, devant l’entrée ? Denise ! Ta secrétaire !

- Ça alors !

- Ne joue pas les innocents ! Crois-tu que je ne sais pas ce que tu as fait ? Elle m’a tout dit ! Tout dit !

- Dit quoi ?

Are sens

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