"Unleash your creativity and unlock your potential with MsgBrains.Com - the innovative platform for nurturing your intellect." » Français Books » Ainsi parlait Zarathoustra - Friedrich Nietzsche

Add to favorite Ainsi parlait Zarathoustra - Friedrich Nietzsche

Select the language in which you want the text you are reading to be translated, then select the words you don't know with the cursor to get the translation above the selected word!




Go to page:
Text Size:

Ainsi l’exige mon grand amour pour les plus éloignés : ne ménage point ton prochain !

L’homme est quelque chose qui doit être surmonté.

On peut arriver à se surmonter par des chemins et des moyens nombreux : c’est à toi à y parvenir ! Mais le bouffon seul pense : « On peut aussi sauter par-dessus l’homme. »

Surmonte-toi toi-même, même dans ton prochain : il ne faut pas te laisser donner un droit que tu es capable de conquérir !

Ce que tu fais, personne ne peut te le faire à son tour. Voici, il n’y a pas de récompense.

Celui qui ne peut pas se commander à soi-même doit obéir. Et il y en a qui savent se commander, mais il s’en faut encore de beaucoup qu’ils sachent aussi s’obéir !

5.

Telle est la manière des âmes nobles : elles ne veulent rien avoir pour rien, et moins que toute autre chose, la vie.

Celui qui fait partie de la populace veut vivre pour rien ; mais nous autres, à qui la vie

s’est donnée, – nous réfléchissons toujours à ce que nous pourrions donner de mieux en échange !

Et en vérité, c’est une noble parole, celle qui dit : « Ce que la vie nous a promis nous voulons le tenir – à la vie ! »

On ne doit pas vouloir jouir, lorsque l’on ne donne pas à jouir. Et l’on ne doit pas vouloir jouir !

Car la jouissance et l’innocence sont les deux choses les plus pudiques : aucune des deux ne veut être cherchée. Il faut les posséder – mais il vaut mieux encore chercher la faute et la douleur ! –

6.

Ô mes frères, le précurseur est toujours sacrifié. Or nous sommes des précurseurs.

Nous saignons tous au secret autel des sacrifices, nous brûlons et nous rôtissons tous en

l’honneur des vieilles idoles.

Ce qu’il y a de mieux en nous est encore jeune : c’est ce qui irrite les vieux gosiers.

Notre chair est tendre, notre peau n’est qu’une peau d’agneau : – comment ne tenterions-

nous pas de vieux prêtres idolâtres !

Il habite encore en nous-mêmes, le vieux prêtre idolâtre qui se prépare à faire un festin

de ce qu’il y a de mieux en nous. Hélas ! mes frères, comment des précurseurs ne seraient-ils pas sacrifiés !

Mais ainsi le veut notre qualité ; et j’aime ceux qui ne veulent point se conserver. Ceux

qui sombrent, je les aime de tout mon cœur : car ils vont de l’autre côté.

7.

Être véridique : peu de gens le savent ! Et celui qui le sait ne veut pas l’être ! Moins que tous les autres, les bons.

Ô ces bons ! – Les hommes bons ne disent jamais la vérité ; être bon d’une telle façon est une maladie pour l’esprit.

Ils cèdent, ces bons, ils se rendent, leur cœur répète et leur raison obéit : mais celui qui obéit ne s’entend pas lui-même !

Tout ce qui pour les bons est mal doit se réunir pour faire naître une vérité : ô mes frères, êtes-vous assez méchants pour cette vérité ?

L’audace téméraire, la longue méfiance, le cruel non, le dégoût, l’incision dans la vie, –

comme il est rare que tout cela soit réuni ! C’est de telles semences cependant que – naît la vérité.

À côté de la mauvaise conscience, naquit jusqu’à présent toute science ! Brisez, brisez-moi les vieilles tables, vous qui cherchez la connaissance !

8.

Quand il y a des planches jetées sur l’eau, quand des passerelles et des balustrades passent sur le fleuve : en vérité, alors on n’ajoutera foi à personne lorsqu’il dira que « tout coule ».

Au contraire, les imbéciles eux-mêmes le contredisent. « Comment ! s’écrient-ils, tout

coule ? Les planches et les balustrades sont pourtant au-dessus du fleuve ! »

« Au-dessus du fleuve tout est solide, toutes les valeurs des choses, les ponts, les notions, tout ce qui est « bien » et « mal » : tout cela est solide ! »

Et quand vient l’hiver, qui est le dompteur des fleuves, les plus malicieux apprennent à

se méfier ; et, en vérité, ce ne sont pas seulement les imbéciles qui disent alors : « Tout ne serait-il pas – immobile ? »

« Au fond tout est immobile », – c’est là un véritable enseignement d’hiver, une bonne

Are sens

Copyright 2023-2059 MsgBrains.Com