"Unleash your creativity and unlock your potential with MsgBrains.Com - the innovative platform for nurturing your intellect." » Français Books » 🌚🌚"La Vie est facile, ne t'inquiète pas" de Marie M. Martin-Lugand🌚🌚

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– Olivier, enchanté…

– Je te dois une fière chandelle. À table !

Je passai derrière le comptoir et pris conscience de mon sourire démesuré. Olivier s’installa sur un tabouret.

– Café ?

– Il paraît que ça rend heureux…

– Ça marche avec le thé aussi, tu sais.

– Non, café, c’est parfait.

Notre petit déjeuner se prolongea, il fut question du quartier, de la pluie, du beau temps… c’était bien.

Olivier était vraiment charmant, et plus qu’agréable à regarder avec ses yeux bruns rieurs et ses fossettes.

Je venais d’apprendre qu’il était kiné quand il consulta sa montre.

– Merde ! Mon premier rendez-vous.

– Oh… je suis désolée, c’est ma faute.

– Non, la mienne, on est bien chez toi. Je vais revenir souvent, je crois.

– La porte te sera toujours ouverte… Allez ! File !

Il partit en courant.

Moins de cinq minutes plus tard, Félix se pointa avec un sourire débile aux lèvres.

– Quel feignant ! Tu arrives après la bataille !

– Tu t’es requinquée après la bataille, à ce que je vois ! Et puis, de ce que je sais, ce n’est pas toi qui as sué.

J’écarquillai les yeux comme des billes et ma bouche s’ouvrit en grand.

– Comment… comment… comment tu…

– Le café d’en face, c’est de la pisse, mais le point de vue sur la parade amoureuse était parfait !

– Tu avais prémédité ton coup.

– Ça sautait aux yeux, hier. Ce type en pince pour toi, il rôde autour des Gens depuis plusieurs jours. J’ai fait un test ce matin. C’est un mec bien, je comprends qu’il te plaise.

– Mais… pas du tout…

– Elle est amoureuse et stupide, c’est mignon tout plein.

Première calotte de la journée.

– Il est sympa, il n’y a rien de plus que ça. Fiche-moi la paix. Et puis… il ne remettra peut-être plus les pieds ici.

– À d’autres !

Le soir même, je me surpris à surveiller les allées et venues dans la rue. Je fermai sans avoir revu Olivier. Je refusai de m’avouer déçue. Cependant, je profitai de cet état fébrile : je me sentais perchée, je planais, émerveillée de retrouver cette légèreté dans mon quotidien. C’était véritablement la première fois depuis Colin que je renouais avec ces sensations. Première fois qu’un homme me touchait par sa

présence et suscitait mon intérêt.

Deux jours plus tard, Olivier me trottait toujours dans la tête. Je retournais l’ardoise de la porte à l’heure de la fermeture lorsqu’il arriva en courant. Il appuya ses mains sur ses genoux en reprenant sa respiration.

J’ouvris la porte.

– J’ai réussi ! me dit-il.

– C’est fermé !

– Je sais, mais tu es encore là. Je t’ai déjà ratée deux soirs de suite, il fallait que j’y arrive aujourd’hui.

– Que veux-tu ?

– Aller boire un verre avec toi. Tu passes tes soirées à regarder les autres se détendre après leur journée de boulot. Tu y as droit aussi…

Il dut remarquer ma sidération.

– … à moins que quelqu’un t’attende… excuse-moi, j’aurais dû y penser… Bon… bah… j’y vais…

Il était déjà en train de faire demi-tour. Je le rattrapai dans la rue. Je ne voulais pas qu’il s’en aille.

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