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- Vous pensez ?

- J’en suis sûr. Mais vous devriez laisser un peu de côté vos soirées mondaines et vos petits fours. Écrire, c’est sérieux. Je pensais vous l’avoir inculqué.

- Mais je travaille dur ! Je ne fais que ça ! Et malgré tout, je n’arrive à rien.

- Alors c’est qu’il vous manque un cadre propice. New York, c’est très joli, mais c’est surtout beaucoup trop bruyant. Pourquoi ne viendriez-vous pas ici, chez moi, comme du temps où vous étiez mon étudiant ?

4-6 juillet 2008

Durant les jours qui avaient précédé le rendez-vous de Boston avec Barnaski, l’enquête avait progressé de façon spectaculaire.

Tout d’abord, le Chef Pratt fut inculpé pour des actes d’ordre sexuel sur une mineure de moins de seize ans, et libéré sous caution le lendemain de son arrestation.

Il s’installa provisoirement dans un motel de Montburry, tandis qu’Amy quittait la ville pour aller chez sa sœur, qui vivait dans un autre État. L’audition de Pratt par la brigade criminel e de la police d’État confirma que non seulement Tamara Quinn lui avait

montré la note trouvée chez Harry à propos de Nola, mais également que Nancy Hattaway lui avait fait part de ce qu’el e savait à propos d’Elijah Stern. La raison pour laquel e Pratt avait consciemment négligé ces deux pistes était qu’il craignait que Nola se soit confiée à l’un d’eux à propos des épisodes de la voiture de police, et qu’il ne voulait pas par conséquent risquer de se compromettre en les interrogeant. Il jura cependant n’avoir rien à faire avec les morts de Nola et Deborah Cooper, et avoir dirigé les recherches de manière irréprochable.

Sur la base de ces déclarations, Gahalowood parvint à convaincre le bureau du procureur de délivrer un mandat pour une perquisition au domicile d’Elijah Stern, qui eut lieu le matin du vendredi 4 juil et, jour de fête nationale. Le tableau représentant Nola fut trouvé dans l’atelier et saisi. Elijah Stern fut emmené dans les locaux de la police d’État pour y être entendu, mais il ne fut pas inculpé. Néanmoins, ce nouveau rebondissement exacerba plus encore la curiosité de l’opinion publique : après l’arrestation du célèbre écrivain Harry Quebert et cel e de l’ancien chef de la police Gareth Pratt, voici que l’homme le plus riche du New Hampshire se retrouvait à son tour mêlé à la mort de la petite Kel ergan.

Gahalowood me raconta l’audition de Stern dans les détails. « Un type impressionnant, me dit-il. D’un calme absolu. Il avait même ordonné à son armée d’avocats d’attendre hors de la sal e. Cette présence, son regard bleu acier, j’étais presque mal à l’aise face à lui et Dieu sait pourtant que je suis rompu à ce genre d’exercice. Je lui ai montré le tableau et il m’a confirmé que c’était bien Nola. »

- Pourquoi avez-vous ce tableau chez vous ? avait demandé Gahalowood.

Stern avait répondu, comme si c’était évident :

- Parce qu’il est à moi. Y a-t-il une loi dans cet État qui interdise d’accrocher des tableaux à son mur ?

- Non. Mais c’est le tableau d’une jeune fille qui a été assassinée.

- Et si j’avais un tableau de John Lennon, lui aussi mort assassiné, serait-ce grave ?

- Vous voyez très bien ce que je veux dire, Monsieur Stern. D’où sort ce tableau ?

- C’est un de mes employés de l’époque qui l’a peint. Luther Caleb.

- Pourquoi a-t-il peint ce tableau ?

- Parce qu’il aimait peindre.

- Quand ce tableau a-t-il été réalisé ?

- Été 1975. Juillet, août, si mes souvenirs sont bons.

- Juste avant la disparition de la petite.

- Oui.

- Comment l’a-t-il peint ?

- Avec des pinceaux, j’imagine.

- Cessez de jouer à l’imbécile, je vous prie. D’où connaissait-il Nola ?

- Tout le monde connaissait Nola à Aurora. Il s’est inspiré d’elle pour ce tableau.

- Et ça ne vous a pas gêné d’avoir chez vous le tableau d’une gamine disparue ?

- Non. C’est un beau tableau. On appelle ça « l’art ». Et le véritable art dérange.

L’art consensuel n’est que le résultat de la dégénérescence du monde pourri par le politiquement correct.

- Vous êtes conscient que la possession d’une œuvre représentant une jeune

fille de quinze ans nue pourrait vous causer des ennuis, Monsieur Stern ?

- Nue ? On ne voit ni ses seins, ni ses parties génitales.

- Mais il est évident qu’el e est nue.

- Êtes-vous prêt à défendre votre point de vue devant une cour, sergent ? Parce que vous perdriez, et vous le savez aussi bien que moi.

- J’aimerais seulement savoir pourquoi Luther Caleb a peint Nola Kellergan ?

- Je vous l’ai dit : il aimait peindre.

- Connaissiez-vous Nola Kellergan ?

- Un peu. Comme tout le monde à Aurora.

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