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- Personne.

- Ne dis pas personne ! J’ai entendu une voix d’homme. Marcus, je vais te poser une question médicale extrêmement importante, et il faudra que tu sois honnête avec cel e qui t’a porté dans son ventre pendant neuf mois : y a-t-il un homme homosexuel secrètement caché dans ta chambre ?

- Non, Maman. Il y a le sergent Gahalowood, qui est policier. Il enquête avec moi et il se charge également de faire exploser ma note de service d’étage.

- Est-il nu ?

- Quoi ? Mais bien sûr que non ! C’est un policier, Maman ! Nous travaillons ensemble.

- Un policier… Tu sais, je ne suis pas née de la dernière pluie : il y a cette chose musicale, des hommes qui chantent ensemble, il y a un motard tout en cuir, un plombier, un Indien et un policier…

- Maman, lui, c’est un véritable officier de police.

- Markie, au nom de nos ancêtres qui ont fui les pogroms et si tu aimes ta gentille Mama, chasse cet homme nu de ta chambre.

- Je ne vais chasser personne, Maman.

- Oh, Markie, pourquoi me téléphones-tu, si c’est pour me faire de la peine ?

- C’est toi qui m’appelles, Maman.

- C’est parce que ton père et moi nous avons peur de ce criminel fou qui te poursuit.

- Personne ne me poursuit. La presse exagère.

- Je regarde tous les matins et tous les soirs dans la boîte aux lettres.

- Pourquoi ?

- Pourquoi ? Pourquoi ? Il me demande pourquoi ? Mais à cause d’une bombe !

- Je ne pense pas que quelqu’un va mettre une bombe chez vous, Maman.

- Nous mourrons d’une bombe ! Et sans jamais avoir connu la joie d’être grands-parents. Voilà, es-tu content de toi ? Figure-toi que l’autre jour, ton père a été suivi par une grosse voiture noire jusque devant la maison. Papa s’est précipité à l’intérieur et la voiture est al ée se garer dans la rue, juste à côté.

- Avez-vous appelé la police ?

- Évidemment. Deux voitures sont arrivées, sirènes hurlantes.

- Et ?

- C’était les voisins. Ces diables ont acheté une nouvelle voiture ! Sans même nous prévenir. Une nouvelle voiture, tsss ! Alors que tout le monde dit qu’il va y avoir une immense crise économique, eux, ils achètent une nouvelle voiture ! C’est pas suspect, ça ? Je pense que le mari trempe dans le trafic de drogue ou quelque chose comme ça.

- Maman, qu’est-ce que tu racontes comme idioties ?

- Je sais ce que je dis ! Et ne parle pas comme ça à ta pauvre mère qui risque de mourir d’une minute à l’autre d’un attentat à la bombe ! Où en est ton livre ?

- Il avance très bien. Je dois l’avoir terminé dans quatre semaines.

- Et comment finit-il ? C’est peut-être celui qui a tué la petite qui veut te tuer.

- C’est mon seul problème : je ne sais toujours pas comment le livre se termine.

L’après-midi du lundi 21 juillet, Gahalowood débarqua dans ma suite alors que j’étais en train d’écrire le chapitre où Nola et Harry décident de partir ensemble pour le Canada. Il était dans un état d’excitation avancé, et commença par se servir une bière dans le minibar.

- J’étais chez Elijah Stern, me dit-il.

- Stern ? Sans moi ?

- Je vous rappelle que Stern a déposé plainte contre votre bouquin. Bref, je viens justement vous raconter…

Gahalowood m’expliqua qu’il avait débarqué à l’improviste chez Stern, pour ne pas rendre sa venue officielle, et que c’était l’avocat de Stern, Bo Sylford, un ténor du barreau de Boston, qui l’avait accueil i en sueur et en tenue de sport, en lui disant :

« Donnez-moi cinq minutes, sergent. Je prends une douche rapide et je suis à vous. »

- Une douche ? demandai-je.

- Comme je vous dis, l’écrivain : ce Sylford déambulait à moitié nu dans le hall.

J’ai patienté dans un petit salon, puis il est revenu, en costume, accompagné de Stern qui m’a dit : « Alors, sergent, vous avez fait la connaissance de mon compagnon. »

- De son compagnon ? répétai-je. Vous êtes en train de me dire que Stern est…

- Homosexuel. Ce qui voudrait dire qu’il n’a vraisemblablement jamais ressenti la moindre attirance pour Nola Kellergan.

- Mais qu’est-ce que tout ça veut dire ? demandai-je.

- C’est la question que je lui ai posée. Il était assez ouvert à la discussion.

Stern s’était dit très agacé par mon livre; il considérait que je ne savais pas de quoi je parlais. Gahalowood avait alors saisi la balle au bond et lui avait proposé d’apporter quelques éclaircissements à l’enquête :

- Monsieur Stern, avait-il dit, à la lumière de ce que je viens d’apprendre à propos de votre… préférence sexuel e, pouvez-vous dire quel genre de relation il y a eu entre Nola et vous ?

- Je vous l’ai dit depuis le début, avait répondu Stern sans sourciller. Une relation de travail.

- Une relation de travail ?

- C’est lorsque quelqu’un fait quelque chose pour vous et que vous le payez en retour, sergent. En l’occurrence, el e posait.

- Alors Nola Kellergan venait vraiment ici poser pour vous ?

- Oui. Mais pas pour moi.

- Pas pour vous ? Mais pour qui alors ?

- Pour Luther Caleb.

- Pour Luther ? Mais pourquoi ?

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