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- Une semaine. Le délai que je vous ai laissé avant de présenter à la presse les derniers développements à propos de Nola Kellergan. Vous n’aviez pas oublié ?

J’imagine que vous n’avez rien trouvé d’autre.

- Écoutez, on est sur une piste, Roy. Il serait peut-être bon de déplacer votre conférence de presse.

- Oh là là… Des pistes, des pistes, toujours des pistes, Goldman… Mais c’est la piste du cirque, oui ! Allons, allons, il est temps de cesser avec ces histoires. J’ai convoqué la presse pour demain à dix-sept heures. Je compte sur votre présence.

- Impossible. Je suis dans le New Hampshire.

- Quoi ? Goldman, vous êtes l’attraction ! J’ai besoin de vous !

- Désolé, Roy.

Je raccrochai.

- C’était qui ? demanda Gahalowood.

- Barnaski, mon éditeur. Il veut convoquer la presse demain en fin de journée pour le grand déballage : parler de la maladie de Nola et dire que mon livre est un livre génial parce qu’on y vit la double personnalité d’une gamine de quinze ans.

- Eh bien, on dirait que demain en fin de journée, nous aurons officiellement tout foiré.

Gahalowood disposait de vingt-quatre dernières heures; il ne voulait pas rester à ne rien faire. Il proposa d’al er à Aurora interroger Tamara et Jenny pour essayer d’en apprendre plus sur Robert.

Sur la route, il téléphona à Travis pour le prévenir de notre venue. Nous le retrouvâmes devant la maison des Quinn. Il était complètement abasourdi.

- Alors ce sont vraiment les empreintes de Robert sur le bidon ? demanda-t-il.

- Oui, répondit Gahalowood.

- Bon sang, je ne peux pas y croire ! Mais pourquoi aurait-il fait ça ?

- Je l’ignore…

- Vous… vous pensez qu’il est impliqué dans le meurtre de Nola ?

- À ce stade, on ne peut plus rien exclure. Comment vont Jenny et Tamara ?

- Mal. Très mal ! Elles sont sous le choc. Et moi aussi. C’est un cauchemar ! Un cauchemar !

Il s’assit sur le capot de sa voiture, dépité.

- Qu’y a-t-il ? interrogea Gahalowood qui comprit que quelque chose n’al ait pas.

- Sergent, depuis ce matin je n’arrête pas d’y penser… Cette histoire m’a fait remonter énormément de souvenirs.

- Quel genre de souvenirs ?

- Robert Quinn s’intéressait de près à l’enquête. À cette époque, je voyais souvent Jenny, j’al ais déjeuner chez les Quinn le dimanche. Il n’arrêtait pas de me parler de l’enquête.

- Je croyais que c’était sa femme qui ne parlait que de ça ?

- À table, oui. Mais dès que j’arrivais, le père me servait une bière sur la terrasse et il me faisait parler. Avait-on un suspect ? Avait-on une piste ? Après le repas, il me raccompagnait à ma voiture et nous parlions encore. J’avais presque du mal à m’en débarrasser.

- Êtes-vous en train de me dire…

- Je ne vous dis rien. Mais…

- Mais quoi ?

Il fouil a dans la poche de sa veste et en ressortit une photographie.

- J’ai trouvé ça ce matin dans un album de famille que Jenny garde chez nous.

La photo représentait Robert Quinn à côté d’une Chevrolet Monte Carlo noire, devant le Clark’s. Au dos, on pouvait lire : Aurora, août 1975.

- Qu’est-ce que ça veut dire ? interrogea Gahalowood.

- J’ai posé la question à Jenny. Elle m’a révélé que cet été-là, son père voulait s’acheter une nouvelle voiture, mais qu’il n’était pas certain du modèle. Il avait fait des démarches auprès des concessionnaires de la région pour des essais et durant plusieurs week-ends, il avait pu essayer différents modèles.

- Dont une Monte Carlo noire ? interrogea Gahalowood.

- Dont une Monte Carlo noire, confirma Travis.

- Vous voulez dire que le jour de la disparition de Nola, il était possible que Robert Quinn conduisait cette voiture ?

- Oui.

Gahalowood passa la main sur son crâne. Il demanda à garder la photographie.

- Travis, dis-je ensuite, il faudrait que nous parlions avec Tamara et Jenny. Elles sont à l’intérieur ?

- Oui, bien sûr. Venez. Elles sont dans le salon.

Tamara et Jenny étaient prostrées sur un canapé. Nous passâmes plus d’une heure à essayer de les faire parler, mais el es étaient tel ement choquées qu’el es étaient incapables de rassembler leurs esprits. Finalement, entre deux sanglots, Tamara réussit à détail er sa soirée de la veil e. Elle et Robert avaient dîné de bonne heure, puis ils avaient regardé la télévision.

- Avez-vous remarqué quelque chose d’étrange dans le comportement de votre mari ? demanda Gahalowood.

- Non… Enfin oui, il voulait absolument me faire boire une tasse de thé. Moi, je n’en voulais pas, mais il me répétait : « Bois, Bibichette, bois. C’est une tisane diurétique, ça te fera du bien. » Finalement je l’ai bue, sa foutue tisane. Et je me suis endormie sur ce canapé.

- Quelle heure était-il ?

- Je dirais qu’il était autour de vingt-trois heures.

- Et après ?

- Et après, le trou noir. J’ai dormi comme un mort. Lorsque je me suis réveillée, il était sept heures trente du matin. J’étais toujours sur ce canapé et des policiers frappaient contre ma porte.

- Madame Quinn, est-il exact que votre mari envisageait d’acheter une Chevrolet Monte Carlo ?

Are sens