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- Je… Je ne sais plus… Oui… Peut-être… mais… Vous pensez qu’il aurait fait du mal à la petite ? Que c’était lui ?

À ces mots, elle se précipita aux toilettes pour al er vomir.

Cette discussion ne menait nul e part. Nous repartîmes sans avoir rien appris de plus; le temps jouait contre nous. Dans la voiture, je suggérai à Gahalowood de confronter Robert à la photo de la Monte Carlo noire, qui constituait une preuve accablante.

- Ça ne servirait à rien, me répondit-il. Roth sait que Lansdane est en train de craquer et aura probablement conseil é à Quinn de jouer la montre. Quinn ne parlera pas. Et nous l’aurons dans l’os. Demain à dix-sept heures, l’enquête sera bouclée, votre copain Barnaski fera son numéro devant les télévisions de tout le pays. Robert Quinn sera libre et nous serons la risée de l’Amérique.

- À moins que…

- À moins d’un miracle, l’écrivain. À moins qu’on comprenne ce que fabriquait Quinn hier soir pour être si pressé. Sa femme dit qu’el e s’est endormie à onze heures.

Il a été arrêté vers minuit. Il s’est donc écoulé une heure. Au moins, on sait qu’il était dans la région. Mais où ?

Gahalowood ne voyait qu’une chose à faire : nous rendre à l’endroit où Robert Quinn avait été arrêté et essayer de remonter le fil de son parcours. Il s’octroya même le luxe de sortir l’officier Forsyth de son jour de congé pour le faire venir sur place. Nous le retrouvâmes une heure plus tard, à la sortie d’Aurora. Il nous guida alors jusqu’à une portion de la route de Montburry.

- C’était là, nous dit-il.

La route était rectiligne, coincée entre des taillis. Ça ne nous avançait guère plus.

- Que s’est-il passé exactement ? demanda Gahalowood.

- J’arrivais de Montburry. Patrouille de routine. Lorsque soudain cette voiture a déboulé devant moi.

- Comment ça, déboulé ?

- L’intersection, cinq ou six cents mètres plus haut.

- Quelle intersection ?

- Je saurais pas vous dire quel e route ça croise, mais c’est une intersection pour sûr, avec un stop. Je le sais que c’est un « stop », parce que c’est le seul sur ce tronçon.

- Le stop qui est là-bas, hein ? demanda encore Gahalowood en regardant au loin.

- Le stop qui est là-bas, confirma Forsyth.

Soudain, tout se bouscula dans ma tête. Je m’écriai :

- C’est la route du lac !

- Quoi, le lac ? fit Gahalowood.

- C’est le croisement avec la route qui mène au lac de Montburry.

Nous remontâmes jusqu’à l’intersection et nous engageâmes sur la route du lac.

Après cent mètres, nous arrivâmes au parking. Les abords du lac étaient dans un état lamentable; les récentes pluies torrentielles d’automne avaient labouré les berges. Tout n’était que boue.

Mardi 11 novembre 2008, 8 heures

Une colonne de véhicules de police arriva sur le parking du lac. Gahalowood et moi attendions depuis un moment dans sa voiture. En voyant les camionnettes des équipes de plongeurs de la police, je lui demandai :

- Vous êtes sûr de votre coup, sergent ?

- Non. Mais on n’a pas le choix.

C’était notre dernière carte; la fin de partie. Robert Quinn était certainement venu ici. Il avait crapahuté dans la boue pour atteindre le bord de l’eau, il était venu jeter quelque chose dans le lac. C’était du moins notre hypothèse.

Nous sortîmes de voiture pour rejoindre les plongeurs qui se préparaient. Le chef d’équipe donna quelques consignes à ses hommes, puis il s’entretint avec Gahalowood.

- Qu’est-ce qu’on cherche, sergent ? demanda-t-il.

- Tout. Et n’importe quoi. Des documents, une arme. Je n’en sais rien. Quelque chose qui nous relierait à l’affaire Kel ergan.

- Vous savez que ce lac est un dépotoir ? Si vous pouviez être plus précis…

- Je pense que ce que nous cherchons est suffisamment évident pour que vos gars le repèrent s’ils mettent la main dessus. Mais je ne sais pas encore ce que c’est.

- Et à quel niveau du lac, selon vous ?

- Les abords directs. Disons la distance d’un lancer depuis la rive. Je privilégierais la zone opposée du lac. Notre suspect était couvert de boue et il avait une griffure sur le visage, probablement due à une branche basse. Il a certainement voulu cacher son objet là où personne n’aurait envie d’al er le chercher. Je pense donc qu’il est allé sur la berge en face, qui est entourée de tail is et de ronces.

Les fouilles débutèrent. Nous nous postâmes au bord de l’eau, à proximité du parking et observâmes les plongeurs qui disparaissaient dans l’eau. Il faisait glacial.

Une première heure s’écoula, sans qu’il ne se passe quoi que ce soit. Nous nous tenions juste à côté du chef des plongeurs, à écouter les rares communications radio.

À neuf heures trente, Lansdane téléphona à Gahalowood pour lui passer un savon. Il cria tellement fort que je pus entendre la conversation à travers l’appareil.

- Dites-moi que ce n’est pas vrai, Perry !

- Pas vrai quoi, Chef ?

- Vous avez mobilisé des plongeurs ?

- Oui, Monsieur.

- Vous êtes complètement fou. Vous êtes en train de vous griller. Je pourrais vous suspendre pour ce genre d’initiative ! J’organise une conférence de presse à dix-sept heures. Vous y serez. Ce sera vous qui annoncerez que l’enquête s’arrête ici.

Vous vous démerderez avec les journalistes. Je ne couvre plus vos fesses, Perry ! J’en ai plus qu’assez !

- Bien, Monsieur.

Il raccrocha. Nous restâmes silencieux.

Une heure de plus s’écoula; les recherches demeuraient infructueuses.

Gahalowood et moi, malgré le froid, n’avions pas quitté notre poste d’observation. Je finis par dire :

- Sergent, et si…

Are sens