"Unleash your creativity and unlock your potential with MsgBrains.Com - the innovative platform for nurturing your intellect." » » "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" de Joël Dicker

Add to favorite "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" de Joël Dicker

Harry vérité Quebert Marcus jeune intrigue passé l'affaire mentor roman Dicker questions soulève l'art l'amour réflexions l'enquête habilement récit entrecroisant

Select the language in which you want the text you are reading to be translated, then select the words you don't know with the cursor to get the translation above the selected word!




Go to page:
Text Size:

- Comment ça ? Je l’ai appelé avant et il m’a dit qu’il était occupé sur un accident de la route.

- Impossible, sergent. Je vous répète qu’il n’est pas de service aujourd’hui.

Gahalowood raccrocha, blême, et lança aussitôt une alerte générale.

Travis et Jenny Dawn furent arrêtés quelques heures plus tard à l’aéroport de Boston-Logan, où ils s’apprêtaient à embarquer sur un vol à destination de Caracas.

Il était tard dans la nuit lorsque Gahalowood et moi quittâmes le quartier général de la police de Concord. Une meute de journalistes attendait à proximité de la sortie du

bâtiment et nous prit d’assaut. Nous fendîmes la foule sans faire le moindre commentaire et nous nous engouffrâmes dans la voiture de Gahalowood. Il roula en silence. Je demandai :

- Où al ons-nous, sergent ?

- Je ne sais pas.

- Que font les flics dans ce genre de moments ?

- Ils vont boire. Et les écrivains ?

- Ils vont boire.

Il nous conduisit jusqu’à son bar de la sortie de Concord. Nous nous assîmes au comptoir et nous commandâmes des doubles whiskys. Derrière nous, le bandeau défilant d’un écran de télévision annonçait la nouvelle :

UN OFFICIER DE LA POLICE D’AURORA

AVOUE LE MEURTRE DE NOLA KELLERGAN

1. La vérité sur l’affaire Harry Quebert

“Le dernier chapitre d’un livre, Marcus, doit toujours être le plus beau.”

New York City, jeudi 18 décembre 2008

1 mois après la découverte de la vérité

Ce fut la dernière fois que je le vis.

Il était vingt et une heures. J’étais chez moi, à écouter mes minidisques, lorsqu’il sonna à la porte. J’ouvris et nous nous dévisageâmes longuement, en silence. Il finit par dire :

- Bonsoir, Marcus.

Après une seconde d’hésitation, je répondis :

- Je pensais que vous étiez mort.

Il hocha la tête en signe d’acquiescement.

- Je ne suis plus qu’un fantôme.

- Vous voulez un café ?

- Je veux bien. Vous êtes seul ?

- Oui.

- Il ne faut plus être seul.

- Entrez, Harry.

J’allai à la cuisine pour mettre du café à chauffer. Il attendit dans le salon, nerveux, jouant avec les cadres photographiques posés sur les rayonnages de ma bibliothèque. Lorsque je revins avec la cafetière et les tasses, il en regardait une de lui et moi, le jour de la remise de mon diplôme à Burrows.

- C’est la première fois que je viens chez vous, dit-il.

- La chambre d’amis est prête pour vous. Ça fait plusieurs semaines.

- Vous saviez que je viendrais, hein ?

- Oui.

- Vous me connaissez bien, Marcus.

- Les amis savent ça.

Il eut un sourire triste.

- Merci de votre hospitalité, Marcus, mais je ne resterai pas.

- Pourquoi être venu alors ?

- Pour vous dire adieu.

Je m’efforçai de masquer mon désarroi et remplis les tasses de café.

- Si vous me laissez, alors je n’aurai plus d’amis, dis-je.

- Ne dites pas ça. Plus qu’un ami, je vous ai aimé comme un fils, Marcus.

- Je vous ai aimé comme un père, Harry.

- Malgré la vérité ?

- La vérité ne change rien à ce que l’on peut éprouver pour autrui. C’est le grand drame des sentiments.

- Vous avez raison, Marcus. Alors vous savez tout, hein ?

- Oui.

- Comment avez-vous su ?

Are sens