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Il baissa la tête, honteux.

- Ve fuis dévolé… Ve me fentais fi feul…

Elle posa une main amicale sur sa puissante épaule.

- Allons, ce n’est pas grave, Luther ! Parce que cela signifie que Harry m’attend !

Il m’attend ! Nous allons partir ensemble !

À cette seule pensée, elle s’illumina.

- Tu as de la fanfe, Nola. Vous vous aimez… Fa veut dire que vous ne ferez vamais feuls.

Ils roulaient sur la route 1 à présent. Ils passèrent devant le croisement avec le chemin de Goose Cove.

- Adieu, Goose Cove ! s’écria Nola, heureuse. Cette maison est le seul endroit ici dont je garde des souvenirs heureux.

Elle éclata de rire. Sans raison. Et Luther rit à son tour. Lui et Nola se quittaient mais ils se quittaient bien. Soudain, ils entendirent une sirène de police derrière eux. Ils arrivaient à proximité de la forêt, et c’était là que Travis avait décidé d’intercepter Caleb et de le corriger. Personne ne les verrait dans les bois.

- F’est Travis ! hurla Luther. F’il nous attrape, nous fommes finis.

La panique gagna immédiatement Nola.

- Pas la police ! Oh, Luther, je t’en supplie, fais quelque chose !

La Chevrolet accéléra. C’était un modèle puissant. Travis pesta et somma par le haut-parleur Luther de s’arrêter et de se ranger sur le bas-côté.

- Ne t’arrête pas ! le supplia Nola. Fonce ! Fonce !

Luther accéléra davantage. La Chevrolet distança un peu plus la voiture de Travis. Après Goose Cove, la route 1 suivait quelques courbes : Luther les prit très serrées et en profita pour gagner encore un peu d’avance. Il entendit la sirène s’éloigner.

- Il va appeler du renfort, dit Luther.

- S’il nous attrape, je ne partirai jamais avec Harry !

- Alors nous al ons nous enfuir dans la forêt. La forêt est immenfe, perfonne ne nous y retrouvera. Tu pourras atteindre le Fea Fide Motel. Fi on me prend, Nola, ve ne dirai rien. Ve ne dirai pas que tu étais avec moi. Ainfi, tu pourras t’enfuir avec Harry.

- Oh, Luther…

- Promets-moi de garder mon livre ! Promets de le garder en souvenir de moi !

- Je promets !

À ces mots, Luther braqua subitement le volant et la voiture s’enfonça à travers les fourrés de la lisière de la forêt, avant de s’immobiliser derrière des épais buissons de ronces. Ils en descendirent précipitamment.

- Cours ! ordonna Luther à Nola. Cours !

Ils fendirent les taillis épineux. Sa robe se déchira et son visage se griffa.

Travis pesta. Il ne voyait plus la Chevrolet noire. Il accéléra encore, et ne remarqua pas la carrosserie noire dissimulée par les fourrés. Il continua tout droit sur la route 1.

Ils couraient à travers la forêt. Nola devant et Luther derrière, ayant plus de difficulté à se faufiler à travers les branches basses à cause de sa corpulence.

- Cours, Nola ! Ne t’arrête pas ! s’écria-t-il.

Sans s’en rendre compte, ils s’étaient rapprochés de la lisière de la forêt. Ils étaient aux abords de Side Creek Lane.

À la fenêtre de sa cuisine, Deborah Cooper observait les bois. Soudain, il lui sembla y apercevoir du mouvement. Elle regarda plus attentivement, et vit une fille qui courait à toute allure, poursuivie par un homme. Elle se précipita sur le téléphone et composa le numéro de la police.

Travis venait de s’arrêter sur le bas-côté de la route lorsqu’il reçut l’appel de la centrale : une jeune fil e avait été aperçue près de Side Creek Lane, apparemment poursuivie par un homme. L’officier confirma réception de la réquisition et fit aussitôt demi-tour en direction de Side Creek Lane, gyrophares enclenchés et sirène hurlante.

Après un demi-mile, son regard fut attiré par un reflet lumineux : un pare-brise ! C’était la Chevrolet noire, dissimulée dans les fourrés ! Il s’arrêta et s’approcha du véhicule, l’arme à la main : il était vide. Il retourna immédiatement à sa voiture et fonça jusque chez Deborah Cooper.

Ils s’arrêtèrent près de la plage pour reprendre leur souffle.

- Tu crois que c’est bon ? demanda Nola à Luther.

Il tendit l’oreil e : il n’y avait plus aucun bruit.

- On devrait attendre un peu ifi, dit-il. On est à l’abri dans la forêt.

Nola avait le cœur qui battait fort. Elle pensait à Harry. Elle pensait à sa mère. Sa mère lui manquait.

- Une fille en robe rouge, expliqua Deborah à l’officier Dawn. Elle courait en direction de la plage. Il y avait à ses trousses un homme. Je n’ai pas bien vu. Mais il était plutôt costaud.

- Ce sont eux, dit-il. Puis-je utiliser votre téléphone ?

- Bien entendu.

Travis appela le Chef Pratt chez lui.

- Chef, je suis désolé de vous déranger en congé, mais j’ai une drôle d’affaire.

J’ai surpris Luther Caleb à Aurora…

- Encore ?

- Oui. Sauf que cette fois, il a fait monter Nola Kel ergan dans sa voiture. J’ai essayé de l’intercepter mais il m’a semé. Il s’est enfui dans les bois, avec la petite Nola.

Je crois qu’il s’en est pris à elle, Chef. La forêt est dense, et seul, je ne peux rien.

- Nom de Dieu. T’as bien fait d’appeler ! J’arrive tout de suite.

- Nous irons au Canada. J’aime le Canada. Nous habiterons une jolie maison, au bord d’un lac. Nous serons si heureux.

Luther sourit. Assis sur un tronc mort, il écoutait les rêves de Nola.

- F’est un beau projet, dit-il.

Are sens