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Loin de s’ennuyer au couvent les premiers temps, elle se plut dans la sociĂ©tĂ© des bonnes 74

sƓurs, qui, pour l’amuser, la conduisaient dans la chapelle, oĂč l’on pĂ©nĂ©trait du rĂ©fectoire par un long corridor. Elle jouait fort peu durant les rĂ©crĂ©ations, comprenait bien le catĂ©chisme, et c’est elle qui rĂ©pondait toujours Ă  M. le vicaire dans les questions difficiles. Vivant donc sans jamais sortir de la tiĂšde atmosphĂšre des classes et parmi ces femmes au teint blanc portant des chapelets Ă  croix de cuivre, elle s’assoupit doucement Ă  la langueur mystique qui s’exhale des parfums de l’autel, de la fraĂźcheur des bĂ©nitiers et du rayonnement des cierges. Au lieu de suivre la messe, elle regardait dans son livre les vignettes pieuses bordĂ©es d’azur, et elle aimait la brebis malade, le sacrĂ© cƓur percĂ© de flĂšches aiguĂ«s, ou le pauvre JĂ©sus qui tombe en marchant sur sa croix. Elle essaya, par mortification, de rester tout un jour sans manger. Elle cherchait dans sa tĂȘte quelque vƓu Ă  accomplir.

Quand elle allait Ă  confesse, elle inventait de petits pĂ©chĂ©s afin de rester lĂ  plus longtemps, Ă  genoux dans l’ombre, les mains jointes, le visage Ă  la grille sous le chuchotement du prĂȘtre. Les comparaisons de fiancĂ©, d’époux, d’amant cĂ©leste 75

et de mariage Ă©ternel qui reviennent dans les sermons lui soulevaient au fond de l’ñme des douceurs inattendues.

Le soir, avant la priĂšre, on faisait dans l’étude une lecture religieuse. C’était, pendant la semaine, quelque rĂ©sumĂ© d’Histoire sainte ou les ConfĂ©rences de l’abbĂ© Frayssinous, et, le dimanche, des passages du GĂ©nie du christianisme, par rĂ©crĂ©ation. Comme elle Ă©couta, les premiĂšres fois, la lamentation sonore des mĂ©lancolies romantiques se rĂ©pĂ©tant Ă  tous les Ă©chos de la terre et de l’éternitĂ© ! Si son enfance se fĂ»t Ă©coulĂ©e dans l’arriĂšre-boutique d’un quartier marchand, elle se serait peut-ĂȘtre ouverte alors aux envahissements lyriques de la nature, qui, d’ordinaire, ne nous arrivent que par la traduction des Ă©crivains. Mais elle connaissait trop la campagne ; elle savait le bĂȘlement des troupeaux, les laitages, les charrues. HabituĂ©e aux aspects calmes, elle se tournait, au contraire, vers les accidentĂ©s. Elle n’aimait la mer qu’à cause de ses tempĂȘtes, et la verdure seulement lorsqu’elle Ă©tait clairsemĂ©e parmi les ruines. Il fallait qu’elle pĂ»t retirer des choses une sorte de profit 76

personnel ; et elle rejetait comme inutile tout ce qui ne contribuait pas Ă  la consommation immĂ©diate de son cƓur, – Ă©tant de tempĂ©rament plus sentimentale qu’artiste, cherchant des Ă©motions et non des paysages.

Il y avait au couvent une vieille fille qui venait tous les mois, pendant huit jours, travailler Ă  la lingerie. ProtĂ©gĂ©e par l’archevĂȘchĂ© comme appartenant Ă  une ancienne famille de gentilshommes ruinĂ©s sous la RĂ©volution, elle mangeait au rĂ©fectoire Ă  la table des bonnes sƓurs, et faisait avec elles, aprĂšs le repas, un petit bout de causette avant de remonter Ă  son ouvrage.

Souvent les pensionnaires s’échappaient de l’étude pour l’aller voir. Elle savait par cƓur des chansons galantes du siĂšcle passĂ©, qu’elle chantait Ă  demi-voix, tout en poussant son aiguille. Elle contait des histoires, vous apprenait des nouvelles, faisait en ville vos commissions, et prĂȘtait aux grandes, en cachette, quelque roman qu’elle avait toujours dans les poches de son tablier, et dont la bonne demoiselle elle-mĂȘme avalait de longs chapitres, dans les intervalles de sa besogne. Ce n’étaient qu’amours, amants, 77

amantes, dames persĂ©cutĂ©es s’évanouissant dans des pavillons solitaires, postillons qu’on tue Ă  tous les relais, chevaux qu’on crĂšve Ă  toutes les pages, forĂȘts sombres, troubles du cƓur, serments, sanglots, larmes et baisers, nacelles au clair de lune, rossignols dans les bosquets, messieurs braves comme des lions, doux comme des agneaux, vertueux comme on ne l’est pas, toujours bien mis, et qui pleurent comme des urnes. Pendant six mois, Ă  quinze ans, Emma se graissa donc les mains Ă  cette poussiĂšre des vieux cabinets de lecture. Avec Walter Scott, plus tard, elle s’éprit de choses historiques, rĂȘva bahuts, salle des gardes et mĂ©nestrels. Elle aurait voulu vivre dans quelque vieux manoir, comme ces chĂątelaines au long corsage, qui, sous le trĂšfle des ogives, passaient leurs jours, le coude sur la pierre et le menton dans la main, Ă  regarder venir du fond de la campagne un cavalier Ă  plume blanche qui galope sur un cheval noir. Elle eut dans ce temps-lĂ  le culte de Marie Stuart, et des vĂ©nĂ©rations enthousiastes Ă  l’endroit des femmes illustres ou infortunĂ©es. Jeanne d’Arc, HĂ©loĂŻse, AgnĂšs Sorel, la belle FerronniĂšre et ClĂ©mence 78

Isaure, pour elle, se dĂ©tachaient comme des comĂštes sur l’immensitĂ© tĂ©nĂ©breuse de l’histoire, oĂč saillissaient encore çà et lĂ , mais plus perdus dans l’ombre et sans aucun rapport entre eux, saint Louis avec son chĂȘne, Bayard mourant, quelques fĂ©rocitĂ©s de Louis XI, un peu de Saint-BarthĂ©lemy, le panache du BĂ©arnais, et toujours le souvenir des assiettes peintes oĂč Louis XIV

était vanté.

À la classe de musique, dans les romances qu’elle chantait, il n’était question que de petits anges aux ailes d’or, de madones, de lagunes, de gondoliers, pacifiques compositions qui lui laissaient entrevoir, Ă  travers la niaiserie du style et les imprudences de la note, l’attirante fantasmagorie des rĂ©alitĂ©s sentimentales.

Quelques-unes de ses camarades apportaient au couvent les keepsakes qu’elles avaient reçus en Ă©trennes. Il les fallait cacher, c’était une affaire ; on les lisait au dortoir. Maniant dĂ©licatement leurs belles reliures de satin, Emma fixait ses regards Ă©blouis sur le nom des auteurs inconnus qui avaient signĂ©, le plus souvent, comtes ou vicomtes, au bas de leurs piĂšces.

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Elle frémissait, en soulevant de son haleine le papier de soie des gravures, qui se levait à demi plié et retombait doucement contre la page.

C’était, derriĂšre la balustrade d’un balcon, un jeune homme en court manteau qui serrait dans ses bras une jeune fille en robe blanche, portant une aumĂŽniĂšre Ă  sa ceinture ; ou bien les portraits anonymes des ladies anglaises Ă  boucles blondes, qui, sous leur chapeau de paille rond, vous regardent avec leurs grands yeux clairs. On en voyait d’étalĂ©es dans des voitures, glissant au milieu des parcs, oĂč un lĂ©vrier sautait devant l’attelage que conduisaient au trot deux petits postillons en culotte blanche. D’autres, rĂȘvant sur des sofas prĂšs d’un billet dĂ©cachetĂ©, contemplaient la lune, par la fenĂȘtre entr’ouverte, Ă  demi drapĂ©e d’un rideau noir. Les naĂŻves, une larme sur la joue, becquetaient une tourterelle Ă  travers les barreaux d’une cage gothique, ou, souriant la tĂȘte sur l’épaule, effeuillaient une marguerite de leurs doigts pointus, retroussĂ©s comme des souliers Ă  la poulaine. Et vous y Ă©tiez aussi, sultans Ă  longues pipes, pĂąmĂ©s sous des tonnelles, aux bras des bayadĂšres, djiaours, 80

sabres turcs, bonnets grecs, et vous surtout, paysages blafards des contrĂ©es dithyrambiques, qui souvent nous montrez Ă  la fois des palmiers, des sapins, des tigres Ă  droite, un lion Ă  gauche, des minarets tartares Ă  l’horizon, au premier plan des ruines romaines, puis des chameaux accroupis ; – le tout encadrĂ© d’une forĂȘt vierge bien nettoyĂ©e, et avec un grand rayon de soleil perpendiculaire tremblotant dans l’eau, oĂč se dĂ©tachent en Ă©corchures blanches, sur un fond d’acier gris, de loin en loin, des cygnes qui nagent.

Et l’abat-jour du quinquet, accrochĂ© dans la muraille au-dessus de la tĂȘte d’Emma, Ă©clairait tous ces tableaux du monde, qui passaient devant elle les uns aprĂšs les autres, dans le silence du dortoir et au bruit lointain de quelque fiacre attardĂ© qui roulait encore sur les boulevards.

Quand sa mĂšre mourut, elle pleura beaucoup

les premiers jours. Elle se fit faire un tableau funĂšbre avec les cheveux de la dĂ©funte, et, dans une lettre qu’elle envoyait aux Bertaux, toute pleine de rĂ©flexions tristes sur la vie, elle 81

demandait qu’on l’ensevelĂźt plus tard dans le mĂȘme tombeau. Le bonhomme la crut malade et

vint la voir. Emma fut intĂ©rieurement satisfaite de se sentir arrivĂ©e du premier coup Ă  ce rare idĂ©al des existences pĂąles, oĂč ne parviennent jamais les cƓurs mĂ©diocres. Elle se laissa donc glisser dans les mĂ©andres lamartiniens, Ă©couta les harpes sur les lacs, tous les chants de cygnes mourants, toutes les chutes de feuilles, les vierges pures qui montent au ciel, et la voix de l’Éternel discourant dans les vallons. Elle s’en ennuya, n’en voulut point convenir, continua par habitude, ensuite par vanitĂ©, et fut enfin surprise de se sentir apaisĂ©e, et sans plus de tristesse au cƓur que de rides sur son front.

Les bonnes religieuses, qui avaient si bien prĂ©sumĂ© de sa vocation, s’aperçurent avec de grands Ă©tonnements que mademoiselle Rouault semblait Ă©chapper Ă  leur soin. Elles lui avaient, en effet, tant prodiguĂ© les offices, les retraites, les neuvaines et les sermons, si bien prĂȘchĂ© le respect que l’on doit aux saints et aux martyrs, et donnĂ© tant de bons conseils pour la modestie du corps et le salut de son Ăąme, qu’elle fit comme les 82

chevaux que l’on tire par la bride : elle s’arrĂȘta court et le mors lui sortit des dents. Cet esprit, positif au milieu de ses enthousiasmes, qui avait aimĂ© l’église pour ses fleurs, la musique pour les paroles des romances, et la littĂ©rature pour ses excitations passionnelles, s’insurgeait devant les mystĂšres de la foi, de mĂȘme qu’elle s’irritait davantage contre la discipline, qui Ă©tait quelque chose d’antipathique Ă  sa constitution. Quand son pĂšre la retira de pension, on ne fut point fĂąchĂ© de la voir partir. La supĂ©rieure trouvait mĂȘme qu’elle Ă©tait devenue, dans les derniers temps, peu rĂ©vĂ©rencieuse envers la communautĂ©.

Emma, rentrĂ©e chez elle, se plut d’abord au

commandement des domestiques, prit ensuite la campagne en dégoût et regretta son couvent.

Quand Charles vint aux Bertaux pour la premiĂšre fois, elle se considĂ©rait comme fort dĂ©sillusionnĂ©e, n’ayant plus rien Ă  apprendre, ne devant plus rien sentir.

Mais l’anxiĂ©tĂ© d’un Ă©tat nouveau, ou peut-ĂȘtre l’irritation causĂ©e par la prĂ©sence de cet homme, avait suffi Ă  lui faire croire qu’elle possĂ©dait enfin 83

cette passion merveilleuse qui jusqu’alors s’était tenue comme un grand oiseau au plumage rose

planant dans la splendeur des ciels poĂ©tiques ; –

et elle ne pouvait s’imaginer Ă  prĂ©sent que ce calme oĂč elle vivait fĂ»t le bonheur qu’elle avait rĂȘvĂ©.

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VII

Elle songeait quelquefois que c’étaient lĂ  pourtant les plus beaux jours de sa vie, la lune de miel, comme on disait. Pour en goĂ»ter la douceur, il eĂ»t fallu, sans doute, s’en aller vers ces pays Ă  noms sonores oĂč les lendemains de mariage ont de plus suaves paresses ! Dans des chaises de poste, sous des stores de soie bleue, on monte au pas des routes escarpĂ©es, Ă©coutant la chanson du postillon, qui se rĂ©pĂšte dans la montagne avec les clochettes des chĂšvres et le bruit sourd de la cascade. Quand le soleil se couche, on respire au bord des golfes le parfum des citronniers ; puis, le soir, sur la terrasse des villas, seuls et les doigts confondus, on regarde les Ă©toiles en faisant des projets. Il lui semblait que certains lieux sur la terre devaient produire du bonheur, comme une plante particuliĂšre au sol et qui pousse mal tout autre part. Que ne pouvait-elle s’accouder sur le balcon des chalets suisses ou enfermer sa tristesse 85

dans un cottage Ă©cossais, avec un mari vĂȘtu d’un habit de velours noir Ă  longues basques, et qui porte des bottes molles, un chapeau pointu et des manchettes !

Peut-ĂȘtre aurait-elle souhaitĂ© faire Ă  quelqu’un la confidence de toutes ces choses. Mais comment dire un insaisissable malaise, qui change d’aspect comme les nuĂ©es, qui tourbillonne comme le vent ? Les mots lui manquaient donc, l’occasion, la hardiesse.

Si Charles l’avait voulu cependant, s’il s’en fĂ»t doutĂ©, si son regard, une seule fois, fĂ»t venu Ă  la rencontre de sa pensĂ©e, il lui semblait qu’une abondance subite se serait dĂ©tachĂ©e de son cƓur, comme tombe la rĂ©colte d’un espalier quand on y porte la main. Mais, Ă  mesure que se serrait davantage l’intimitĂ© de leur vie, un dĂ©tachement intĂ©rieur se faisait qui la dĂ©liait de lui.

La conversation de Charles Ă©tait plate comme un trottoir de rue, et les idĂ©es de tout le monde y dĂ©filaient dans leur costume ordinaire, sans exciter d’émotion, de rire ou de rĂȘverie. Il n’avait jamais Ă©tĂ© curieux, disait-il, pendant qu’il habitait 86

Rouen, d’aller voir au thĂ©Ăątre les acteurs de Paris.

Il ne savait ni nager, ni faire des armes, ni tirer le pistolet, et il ne put, un jour, lui expliquer un terme d’équitation qu’elle avait rencontrĂ© dans un roman.

Un homme, au contraire, ne devait-il pas tout connaĂźtre, exceller en des activitĂ©s multiples, vous initier aux Ă©nergies de la passion, aux raffinements de la vie, Ă  tous les mystĂšres ? Mais il n’enseignait rien, celui-lĂ , ne savait rien, ne souhaitait rien. Il la croyait heureuse ; et elle lui en voulait de ce calme si bien assis, de cette pesanteur sereine, du bonheur mĂȘme qu’elle lui donnait.

Elle dessinait quelquefois ; et c’était pour Charles un grand amusement que de rester lĂ , tout debout, Ă  la regarder penchĂ©e sur son carton, clignant des yeux afin de mieux voir son ouvrage, ou arrondissant, sur son pouce, des boulettes de mie de pain. Quant au piano, plus les doigts y couraient vite, plus il s’émerveillait. Elle frappait sur les touches avec aplomb, et parcourait du haut en bas tout le clavier sans s’interrompre. Ainsi 87

secouĂ© par elle, le vieil instrument, dont les cordes frisaient, s’entendait jusqu’au bout du village si la fenĂȘtre Ă©tait ouverte, et souvent le clerc de l’huissier qui passait sur la grande route, nu-tĂȘte et en chaussons, s’arrĂȘtait Ă  l’écouter, sa feuille de papier Ă  la main.

Emma, d’autre part, savait conduire sa maison.

Elle envoyait aux malades le compte des visites, dans des lettres bien tournĂ©es qui ne sentaient pas la facture. Quand ils avaient, le dimanche, quelque voisin Ă  dĂźner, elle trouvait moyen d’offrir un plat coquet, s’entendait Ă  poser sur des feuilles de vigne les pyramides de reines-claudes, servait renversĂ©s les pots de confitures dans une assiette, et mĂȘme elle parlait d’acheter des rince-bouche pour le dessert. Il rejaillissait de tout cela beaucoup de considĂ©ration sur Bovary.

Charles finissait par s’estimer davantage de ce qu’il possĂ©dait une pareille femme. Il montrait avec orgueil, dans la salle, deux petits croquis d’elle, Ă  la mine de plomb, qu’il avait fait encadrer de cadres trĂšs larges et suspendus contre le papier de la muraille Ă  de longs cordons verts.

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Au sortir de la messe, on le voyait sur sa porte avec de belles pantoufles en tapisserie.

Il rentrait tard, Ă  dix heures, minuit quelquefois. Alors il demandait Ă  manger, et, comme la bonne Ă©tait couchĂ©e, c’était Emma qui le servait. Il retirait sa redingote pour dĂźner plus Ă  son aise. Il disait les uns aprĂšs les autres tous les gens qu’il avait rencontrĂ©s, les villages oĂč il avait Ă©tĂ©, les ordonnances qu’il avait Ă©crites, et satisfait de lui-mĂȘme, il mangeait le reste du miroton, Ă©pluchait son fromage, croquait une pomme, vidait sa carafe, puis s’allait mettre au lit, se couchait sur le dos et ronflait.

Comme il avait eu longtemps l’habitude du bonnet de coton, son foulard ne lui tenait pas aux oreilles ; aussi ses cheveux, le matin, Ă©taient rabattus pĂȘle-mĂȘle sur sa figure et blanchis par le duvet de son oreiller, dont les cordons se dĂ©nouaient pendant la nuit. Il portait toujours de fortes bottes, qui avaient au cou-de-pied deux plis Ă©pais obliquant vers les chevilles, tandis que le reste de l’empeigne se continuait en ligne droite, tendu comme par un pied de bois. Il disait que 89

Are sens