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Un gardien le rappela à l’ordre.

- Harry, dis-je, essayez de garder votre calme.

- Mais qu’est-ce que Stern vient faire dans toute cette histoire ?

- Je l’ignore… Nola ne vous a jamais parlé de lui ?

- Jamais ! Jamais !

- Harry, de ce que je sais, Nola aurait entretenu une relation avec Elijah Stern.

Durant ce même été 1975.

- Quoi ? Quoi ? Mais qu’est-ce que ça veut dire, Marcus ?

- Je crois… Enfin, de ce que je comprends… Harry, vous devez envisager que vous n’avez peut-être pas été le seul homme dans l’existence de Nola.

Il devint comme fou. Il se dressa d’un bond et envoya sa chaise en plastique contre un mur en hurlant :

- Impossible ! Impossible ! C’est moi qu’el e aimait ! Vous entendez ? Moi qu’el e aimait !

Des gardiens se précipitèrent sur lui pour le maîtriser et l’emmener. Je l’entendis hurler encore : « Pourquoi vous faites ça, Marcus ? Pourquoi vous venez tout saloper ?

Soyez maudits ! Vous, Pratt et Stern ! »

C’est à la suite de cet épisode que je me mis à écrire l’histoire de Nola Kel ergan, quinze ans, qui avait fait tourner la tête de toute une petite ville de l’arrière-campagne américaine.

16. Les Origines du mal

(Aurora, New Hampshire, 11-20 août 1975)

“Harry, combien de temps faut-il pour écrire un livre ?

- Ça dépend.

- Ça dépend de quoi ?

- De tout.”

11 août 1975

- Harry ! Harry chéri !

Elle entra dans la maison en courant, le manuscrit dans les mains. Il était tôt dans la matinée, même pas neuf heures. Harry était dans son bureau, remuant des brassées de feuil ets. Elle se montra à la porte et brandit le cartable contenant le précieux document.

- Où était-il ? demanda Harry, agacé. Où diable était ce foutu manuscrit ?

- Pardon, Harry. Harry chéri… Ne vous mettez pas en colère contre moi. Je l’ai pris hier soir, vous dormiez et je l’ai pris chez moi pour le lire… Je n’aurais pas dû…

Mais c’est tellement beau ! C’est extraordinaire ! C’est tellement beau !

Elle lui tendit les feuilles, souriante.

- Alors ? Tu as aimé ?

- Si j’ai aimé ? s’exclama-t-elle. Vous me demandez si j’ai aimé ? J’ai adoré !

C’est la plus belle chose qu’il m’ait jamais été donné de lire. Vous êtes un écrivain exceptionnel ! Ce livre va être un très grand livre ! Vous allez devenir célèbre, Harry.

M’entendez-vous ? Célèbre !

Sur ces mots, elle dansa; elle dansa dans le corridor, elle dansa jusque dans le salon, elle dansa sur la terrasse. Elle dansait de bonheur, el e était si heureuse. Elle prépara la table sur la terrasse. Elle essuya la rosée, elle déroula une nappe et prépara son espace de travail, avec ses stylos, ses cahiers, ses brouil ons et des pierres choisies avec soin sur la plage pour servir de presse-papiers. Elle apporta ensuite du café, des gaufres, des biscuits et des fruits, et disposa un coussin sur sa chaise pour qu’il soit confortable. Elle s’assurait que tout soit parfait pour qu’il puisse travailler dans les meil eures conditions. Une fois qu’il était installé, el e vaquait dans la maison. Elle faisait le ménage, elle préparait à manger : elle s’occupait de tout pour qu’il n’ait qu’à se concentrer sur son écriture. Son écriture et rien d’autre. À mesure qu’il avançait dans ses feuil ets manuscrits, elle relisait, faisait quelques corrections, puis les retapait au propre sur sa Remington, travaillant avec la passion et la dévotion des plus fidèles secrétaires. Ce n’est que lorsqu’elle s’était acquittée de l’ensemble de ses tâches, qu’elle s’autorisait à s’asseoir près de Harry - pas trop près pour ne pas le déranger - et qu’elle le regardait écrire, heureuse. Elle était la femme de l’écrivain.

Ce jour-là, el e repartit peu après midi. Comme toujours au moment de le laisser, el e donna ses consignes :

- Je vous ai préparé des sandwichs. Ils sont à la cuisine. Et il y a du thé glacé dans le frigo. Surtout, mangez bien. Et reposez-vous un peu. Sinon vous aurez mal à la tête ensuite, et vous savez ce qui arrive lorsque vous travaillez trop, Harry chéri : vous avez ces épouvantables migraines qui vous rendent tellement irritable.

Elle l’enlaça.

- Reviendras-tu plus tard ? demanda Harry.

- Non, Harry. Je suis occupée.

- Occupée à quoi ? Pourquoi pars-tu si tôt ?

- Occupée, point final. Les femmes doivent savoir rester mystérieuses. J’ai lu ça

dans un magazine.

Are sens