"Unleash your creativity and unlock your potential with MsgBrains.Com - the innovative platform for nurturing your intellect." » Français Books » 🌚🌚"La Vie est facile, ne t'inquiète pas" de Marie M. Martin-Lugand🌚🌚

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– Je ne t’ai rien dit !

– Si, je te promets… j’ai un service à te demander…

– Je t’écoute.

– Peux-tu me remplacer demain matin ?

Il souffla.

– Bon… d’accord…

– Merci !

Le lendemain midi, quand je sortis de l’agence, j’avais un peu le vertige ; la première étape était bouclée, la suivante serait pour l’après-midi. Et s’il n’y avait pas de mauvaise surprise, tout serait lancé le jour suivant. Je n’aurais plus qu’à attendre. Je trouvai un banc où je me laissai tomber. J’irais au bout, aussi sûrement que lorsque j’étais partie en Irlande la première fois. Je pris mon téléphone et composai son numéro. Évidemment, il ne décrocha pas ; je l’imaginais, fixant mon prénom sur son écran. Je ne baissai pas les bras, et rappelai, encore et encore. Il décrocha à ma cinquième tentative.

– Diane…

Sa voix rauque me fit trembler des pieds à la tête.

– Tu ne dois pas m’appeler…

– Edward… je ne vais pas être longue, j’ai simplement quelque chose à t’annoncer.

Il soupira, et j’entendis le bruit de son briquet.

– Je sors d’une agence immobilière… J’ai mis Les Gens en vente. Si toi et Declan voulez toujours de moi…

L’émotion me submergea. Edward ne disait rien au bout du fil. Je finis par m’inquiéter.

– Tu es là ?

– Oui… mais… cet endroit… c’est ton mari et ta fille… tu…

– Non… ce n’est pas eux. Je les porte en moi. Et maintenant, il y a toi et Declan. C’est rare ce qui nous arrive… Je refuse de passer ma vie sans vous, tu ne déracineras pas Declan… Vous n’êtes pas faits pour vivre à Paris, mais moi, je suis faite pour vivre à Mulranny…

– Diane… je ne peux pas me permettre d’y croire…

– Tu peux, pourtant. Nous, toi et moi, Declan avec nous, ce n’est plus une illusion. Je ne serai jamais la mère de ton fils, je serai celle qui soutient son père pour l’élever et qui lui donnera tout l’amour qu’elle peut… Et je serai ta femme… Ça peut être notre vie, si tu le veux toujours…

De longues secondes s’écoulèrent. Puis j’entendis son souffle.

– Comment peux-tu en douter ?

Une demi-heure plus tard, je faisais sonner la clochette de la porte des Gens. Félix tchatchait au comptoir avec des clients. Son monde allait s’effondrer. Je le rejoignis, lui fis une bise et me servis un café.

– Il faut qu’on parle, lui annonçai-je sans préambule.

– Si je n’étais pas gay, je pourrais imaginer qu’elle veut rompre…

Tout le monde éclata de rire, sauf moi. Il n’était pas tombé loin de la vérité.

– On va vous laisser ! s’esclaffèrent les clients.

– Bon, alors, qu’est-ce qui t’arrive ? me demanda-t-il lorsque nous fûmes seuls.

Je plantai mes yeux dans les siens.

– Cet après-midi, deux agents immobiliers vont venir ici…

– Ouais, et alors ?

– Ils viennent estimer Les Gens.

Il secoua la tête, écarquilla les yeux, et donna un coup de poing sur le bar.

– Tu vends ?

– Oui.

– Je t’en empêcherai ! gueula-t-il.

– Comment ?

– Pourquoi tu fais ça ?

– J’ai perdu ma famille, je n’y pouvais rien, j’ai mis du temps à accepter que Colin et Clara ne ressusciteraient pas. Je ne vais pas perdre une nouvelle fois ma famille. Edward et Declan sont vivants, ils sont ma famille, je me sens chez moi là-bas à Mulranny, avec Jack et Judith aussi…

– Et moi ?

Are sens

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