"Unleash your creativity and unlock your potential with MsgBrains.Com - the innovative platform for nurturing your intellect." » Français Books » 🌚🌚"La Vie est facile, ne t'inquiète pas" de Marie M. Martin-Lugand🌚🌚

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Je posai une dernière fois les lèvres sur leur tombe en les pressant fortement, puis je partis sans me retourner.

L’après-midi passa à toute vitesse – un client entrait quand un autre sortait. J’eus à peine le temps de me retourner qu’il n’était pas loin de 19 heures ; ma dernière journée en tant que patronne des Gens touchait à son terme. Cela m’avait évité de réfléchir.

– Putain ! Le prochain qui entre, je lui claque la porte à la gueule ! brailla Félix.

Frédéric entra à cet instant.

– Peut-être pas, en fait, railla-t-il.

Frédéric avança jusqu’à moi et me fit une bise. Il serra la main de Félix par-dessus le comptoir.

– Je passais te souhaiter bon voyage.

– Merci, c’est gentil.

Nous avions très rapidement dépassé le vouvoiement. Heureusement, puisque je suspectais que, très prochainement, il rejoindrait les rangs de ma drôle de famille… En tout cas, je l’espérais.

– Allez, on boit un coup ! proposa Félix.

Il sortit du champagne d’un frigo, fit sauter le bouchon et me tendit la bouteille en me regardant droit dans les yeux.

– Ça te rappelle quelque chose ?

– Jamais je n’oublierai cette soirée ! lui répondis-je, des larmes plein les yeux.

– Ne t’inquiète pas, ce soir, c’est soft… J’ai pensé qu’Edward n’apprécierait pas de te voir débarquer avec trois grammes dans le sang.

Je bus une grande rasade au goulot, et lui tendis la bouteille. D’un signe de tête, Félix me désigna Frédéric, qui refusa. Félix s’approcha de lui.

– Tu veux faire partie de la famille ? Tu acceptes et tu la boucles !

Ils se défièrent du regard ; l’espace de quelques secondes, j’eus le sentiment d’être de trop. Ç’allait être explosif entre eux… Frédéric but à son tour et tendit la bouteille à Félix qui retourna derrière son bar.

Elle fut sifflée en deux temps, trois mouvements.

– Je vais vous laisser en tête à tête. À demain, dit-il à Félix.

Je l’accompagnai à l’extérieur.

– Je te les confie, me contentai-je de lui dire.

– Ils seront tous entre de bonnes mains.

– Je te fais confiance.

– À bientôt, Diane…

Félix m’attendait, assis sur le bar, une nouvelle bouteille à la main. Je grimpai à côté de lui, et posai la tête sur son épaule.

– Je ne peux pas te parler, Diane. C’est trop dur…

– Ce n’est pas grave.

– Par contre, je vais te payer des coups sur le compte de mon nouveau patron.

Nous passâmes la soirée assis l’un à côté de l’autre, à vider les bouteilles, nous tenant la main parfois, transformant Les Gens en aquarium géant avec les cigarettes que nous enchaînions les unes après les autres. Félix m’écrasait régulièrement contre lui. Et puis il finit par ouvrir la bouche pour une demande qui me bouleversa :

– Ne prends pas le panneau photos, laisse-le-moi.

– Il a toujours été à toi. Tu vas le mettre dans ton appart ?

– Non, il reste ici. J’ai négocié avec le patron : je lui ai expliqué que sans Colin, Clara et toi, il n’y aurait pas de Gens heureux…

Une heure et une bouteille plus tard, je montrai les premiers signes de fatigue.

– Va te coucher, me dit-il. Une grande journée t’attend demain, tu retrouves tes hommes. Avant, j’ai une dernière chose à faire.

Il prit un tabouret, et l’emporta près de la porte. Il grimpa dessus pour décrocher la clochette.

– Tu ne peux pas partir sans un souvenir…

Je craquai et me jetai dans ses bras en laissant couler toutes les larmes retenues ces derniers jours.

Félix me broya entre ses bras.

– Je n’ai pas le courage de t’accompagner à l’aéroport, demain.

– De toute façon, je ne veux pas que tu viennes.

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